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Tataouine : Manifestation nocturne du mouvement El-Kamour (Vidéo)

Des membres du mouvement El-Kamour se sont, à nouveau, rassemblés ce soir, mercredi 13 mai 2020, au centre-ville de Tataouine, pour appeler au développement dans leur région. Ils ont également dénoncé des descentes policières effectuées, lundi soir, à la cité Ennour, et la convocation de leur porte-parole, Tarek Hadded.

Ce dernier a d’ailleurs qualifié les policiers de bandits, en estimant que ces descentes représentent un harcèlement exercé par les autorités pour les faire taire, dit-il.

Tarek Haddad a aussi rappelé qu’en janvier dernier, des députés s’étaient engagés à faire appliquer l’accord signé en 2017 entre le gouvernement et les protestataires, et qui avait été parrainé par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour mettre fin au sit-in El-Kamour, ayant duré plus de 2 mois.

«La Tunisie ne sera plus jamais un Etat policier, nous avons fait une révolution et ce pays est le nôtre», a lancé Tarek Hadded, en affirmant que les jeunes de Tataouine vont se réunir tous les soirs à la même place pour appeler au développement dans la région et à l’application des accords d’El Kamour. Sachant qu’ils s’étaient déjà rassemblés hier soir.

https://www.facebook.com/elkamour/videos/1372701226258587/

Les manifestants, qui affirment n’appartenir à aucun parti politique, ont également accusé le gouvernement de n’avoir rien fait pour le développement régional et de contribuer à l’appauvrissement du pays en général et de la région en particulier : «qu’avez vous fait pour récupérer les richesses spoliées des Tunisiens, comme le sel et le pétrole», ont lancé les protestataires, signant ainsi indirectement leur appartenance politique, ces thèmes étant récurrents dans le discours des dirigeants du part Harak, dont l’un des principaux dirigeants, Imed Daimi, est originaire de la région.

«Notre mouvement est pacifique et la constitution nous permet de manifester et on le fera jusqu’à ce que l’on puisse vivre dans la dignité», ont-il affirmé en dénonçant l’absence de soutien des organisations nationales.

Les membres de ce mouvement ont également démenti les appels à dissoudre l’Assemblée qui leurs ont été attribués : «On s’en fiche des politiciens et de la politique, on n’y comprend rien d’ailleurs. Nous, tout ce qui nous intéresse c’est de mener une vie dans des conditions décentes, sans être harcelés par la police et que les autorités appliquent leurs promesses et soient à la hauteur de leurs responsabilités».

Rappelons que le 16 janvier 2020, des députés, à l’instar de Noureddine Bhiri (Ennahdha) et Seifeddine Makhlouf (Al-Karama), se sont engagés à accélérer l’application de l’accord d’El-Kamour, pour mettre fin à la grève de la faim entamée à l’Assemblée par Taher Haddad.

C’était, bien sûr, des promesses en l’air, juste pour faire cesser un sit-in qui dérangeait le président de l’Assemblée, le dirigeant islamiste Rached Ghannouchi, qui venait alors d’être installé dans ses fonctions.

Y. N.

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