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Abou Yaareb Marzouki, un polémiste au service des islamistes

Habib Marzouki alias Abou Yaareb Marzouki, enseignant de philosophie de son état et propagandiste d’Ennahdha à ses heures, adore provoquer des polémiques et en être lui-même au centre. Chez lui la contradiction est une méthode de pensée et l’opportunisme une seconde nature.

Par Imed Bahri

Ses récentes attaques contre le président Kaïs Saïed, gratuites, injustes, excessives, et surtout, indignes d’un soi-disant philosophe qui fréquente les textes de Spinoza, Kant et Hegel, et les cite abondamment, en ont choqué plus d’un. Sa défense de Nabil Karoui, président de Qalb Tounes, parti satellite d’Ennahdha, a fait aussi grincer des dents, notamment par son argumentaire d’un niveau intellectuel douteux, que n’aurait pas renié un voyou de bas-fonds ou le plus stupide des machistes en usant de mots comme «rojla», qu’un universitaire qui plus est philosophe s’indignerait d’entendre prononcer autour de lui.

Un sophiste capable de défendre la pire des crapules

Mais ces mots, qui sont prononcés tout naturellement par un voyou de quartier, sont élevés au rang de concepts philosophiques par ce sophiste capable de vous défendre la pire des crapules.

En fait, cet homme, simple compilateur de textes, capable de pondre des tonnes d’écrits plus indigestes les uns que les autres, se disant philosophe, est en réalité un petit polémiste à la petite semaine. Et un opportuniste né, toujours prompt à retourner sa veste du côté qui rapporte le plus. Ses anciens collègues de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Tunis lui vouaient, d’ailleurs, un grand mépris. Et pour cause…

Certains d’entre eux se souviennent encore de ses articles mielleux écrits à la gloire des hommes forts du moment, notamment sa série d’articles sur la «pensée philosophique» (sic !) de Mohamed Mzali du temps où ce dernier était… Premier ministre de Bourguiba.

Dans ces articles fleuves, d’une profonde stupidité, il analysait les discours et les éditoriaux de feu Mohamed Mzali, alors directeur de la revue ‘‘Al-Fikr’’, et osait des comparaisons entre la «pensée philosophique» de ce dernier et celles des plus illustres philosophes des siècles précédents, de Spinoza à Kant et de Rousseau à Hegel, faisant sourire ses collègues. Certains lui ont d’ailleurs reproché ouvertement sa manière de mettre une discipline aussi rigoureuse que la philosophie au service de vils desseins carriéristes, et ils eurent droit à des justifications plus oiseuses les unes que les autres.

Tout Abou Yaareb Marzouki se résume dans cette posture qu’il affectionne du «conseiller du prince», que le prince ne consulte même pas, servile et dévoué, louant ses services de démagogue professionnel, sans jamais atteindre le but recherché : il ne sera jamais nommé ministre. Gagne-petit, il se suffit d’invitations à donner des conférences, ici ou là. Ou de simples gestes honorifiques : hommages, décorations ou médailles…

Sa plus grande pensée : «Le tourisme est une forme de prostitution légale»

Après avoir chanté les louanges de nombreux dictateurs, de Saddam Husseïn à Zine El Abidine Ben Ali, en passant par Mouammar Kadhafi, ne voilà-t-il pas qu’il se met, à partir de 2011, au service du parti islamiste Ennahdha ? Pour le récompenser, Rached Ghannouchi le nommera, en janvier 2012, conseiller de l’ancien chef de gouvernement provisoire Hamadi Jebali. Et de cette époque, on lui doit cette pensée d’une grande portée philosophique selon laquelle «le tourisme est une forme de prostitution légale», ce qui n’a pas manqué de faire réagir le ministre du Tourisme de l’époque, Elyes Fakhfakh, et les professionnels d’un secteur considéré comme l’un des piliers de l’économie tunisienne. C’était, souvenons-nous, en marge des travaux du 9e congrès d’Ennahdha, le 15 juillet 2012.

Tout Marzouki est résumé dans cette propension à vouloir être plus royaliste que le roi, plus dictateur que les dictateurs, plus nationaliste arabe que les nationalistes arabes, plus islamiste que les islamistes et plus félon que le pire des traîtres.

C’est dans cette volonté de briller par la vilénie élevée au rang de posture politique qu’il faut situer les récentes attaques de M. Marzouki contre Kaïs Saïed et sa défense de Nabil Karoui et de Qalb Tounes.       

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