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Après sa démission, Lotfi Zitoun dresse un constat d’échec de la politique d’Ennahdha

Revenu sur sa décision de quitter le conseil de la Choura et toutes les institutions dirigeantes d’Ennahdha, Lotfi Zitoun a dressé, ce lundi 2 novembre 2020, un constat d’échec de la classe politique tunisienne, et en particulier de son parti, qui ne cesse d’enchaîner, selon lui, les erreurs préjudiciables pour l’avenir du pays.

Par Cherif Ben Younès

Alors que certains Nahdhouis avaient déclaré vouloir réintégrer les anciens de la maison, à l’instar de Hamadi Jebali, les récents tiraillements au sein du parti, autour de la légitimité d’un éventuel 3e mandat consécutif de Rached Ghannouchi à la tête d’Ennahdha, pourraient, au contraire, pousser d’autres à s’en aller. C’est en tout cas, le cas de Lotfi Zitoun.

Présent à la matinale de Shems FM, l’ancien ministre des Affaires locales au sein du gouvernement Fakhfakh a estimé qu’Ennahdha «n’est plus l’endroit naturel pour faire avancer le pays». «C’est pour cette raison que j’ai décidé de me retirer de ses institutions. Je verrai ce qui va se passer, mais je ne suis pas optimiste», a-t-il poursuivi.

«Ennahdha s’occupe de problèmes qui ne concernent pas les citoyens»

Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Zitoun n’est pas contre le principe d’un 3e mandat de Ghannouchi en tant que président. Il pense, comme ce dernier, que le congrès du parti est «maître de lui-même», et que de ce fait, il peut décider d’appliquer ou non le règlement intérieur du mouvement (qui interdit plus de 2 mandat consécutifs).

Ce sont plutôt les conflits en tant que tels, qui ont découlé de cette affaire, qui le dérangent, surtout dans les circonstances sociales et économiques actuelles. «Ennahdha s’occupe de problèmes qui ne concernent pas du tout les citoyens», a-t-il affirmé.

Mais ces conflits ne sont que la goutte d’eau qui fait déborder le vase car, pour l’ex-dirigeant, Ennahdha a commis une série d’erreurs inadmissibles, ces derniers temps.

«Aux élections, on a adopté un discours de droite, qui s’est défait du principe de consensus et des réalisations politiques [post-révolution]. Suite à cela, on a raté l’occasion de gouverner, parce que Habib Jemli était un mauvais choix. Après, du fait de sa mauvaise gestion et de son entêtement, Elyes Fakhfakh a conduit le pays à la situation actuelle», a-t-il développé.

Avec le gouvernement de Hichem Mechichi c’est encore pire

Par ailleurs, ce qui arrive actuellement avec le gouvernement de Hichem Mechichi est encore pire, aux yeux de Zitoun, et ce, pour avoir d’abord accepté un gouvernement indépendant des partis, et surtout pour avoir ensuite exercé «un chantage et des pressions» sur ce gouvernement, «alors qu’on est au summum d’une crise sanitaire et économique».

Même s’il se considère toujours nahdhaoui à l’heure actuelle, Zitoun n’a pas exclu la possibilité de créer un nouveau parti.

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