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Etude : Les services de santé sexuelle et de reproduction pendant la Covid-19

Pendant la 2e vague de la Covid-19, la protection et la formation du personnel permet d’assurer la continuité des services de santé sexuelle et de la reproduction (SSR), précise une enquête en ligne auprès des sages-femmes, réalisée par le Groupe Tawhida Ben Cheikh (GTBC) en collaboration avec l’Association tunisienne des sages-femmes (ATSF).

Le GTBC a lancé une enquête en ligne à travers les réseaux sociaux de l’ATSF entre mi-octobre et mi-novembre 2020, afin d’évaluer le niveau de préparation par les autorités publiques en vue de la 2e vague de la Covid-19 pour assurer la continuité des services de santé sexuelle et de la reproduction.

Une première enquête avait été menée au mois d’avril 2020 durant le confinement.

Les sages-femmes enquêtées (SFEs) avaient alors indiqué avoir rencontré des difficultés à assurer leurs activités, en raison d’un manque de formation sur la gestion des clientes durant l’épidémie, un manque d’équipement de protection individuelle, une interruption de l’approvisionnement en médicaments, des moyens contraceptifs et des médicaments pour l’avortement médicamenteux. Un appel du GTBC, auquel se sont associés une cinquantaine d’organisations de la société civile et plus de 70 personnalités, fut adressé aux autorités publiques afin d’assurer la continuité des services essentiels et de développer un plan de contingence. Le ministère de la Santé avait par la suite diffusé un décret (23/2020) appelant les délégués régionaux à assurer l’accès de la population à un paquet de services SSR.

Au total, 161 sages-femmes réparties dans 24 gouvernorats, ont participé à cette deuxième enquête.

Les résultats ont montré un manque de préparation par les autorités publiques pour faire face à la 2e vague de Covid-19 :

  • seulement 1/5 des SFEs ont déclaré avoir reçu des directives claires pour la prise en charge des femmes qui consultent pour des soins SSR; ce pourcentage correspond à celui des SFEs qui ont indiqué avoir reçu une formation;
  • de façon similaire, près des 2/3 des SFEs indiquent qu’elles n’ont pas reçu d’information régulière de l’évolution de l’épidémie dans leur région;
  • près des 2/3 des SFE indiquent que les gestionnaires du centre n’ont pas pris de dispositions spéciales dans les centres où elles exercent pour éviter la contamination;
  • dans seulement 1/10 des cas les gestionnaires de l’administration ont pris des mesures afin de suivre l’application des mesures prises pour la prévention de la contamination du virus;
  • plus de la moitié des SFEs rapportent qu’il y a eu au moins une contamination du personnel dans le lieu où elles travaillent. Dans 1/5 des cas, aucune mesure n’a été prise.

D’après 67% des SFEs, la structure publique lieu de leur exercice, a reçu lors de la 1ere vague de l’aide de sources autres que gouvernementales, témoignant d’une grande solidarité de la part des organisations de société civile, du secteur privé et des organisations internationales.

Devant ce constat, le GTBC et l’ATSF appellent leurs partenaires de la société civile et les experts de la santé à demander du ministère de la Santé et l’Office national de la famille et de la population (ONFP) un plan de contingence pour les soins de santé de 1ère ligne y compris les services de santé sexuelle et de la reproduction, avec des indicateurs pour la continuité d’approvisionnement des contraceptifs, la disponibilité en temps réel des données et indicateurs essentiels de 1ère ligne (santé maternelle, néo-natale, contraception, avortements, accouchements, décès etc.), le partage de ces données avec les régions et les communautés, ainsi qu’un plan clair de vaccination du personnel. Ce plan doit bénéficier d’une enveloppe budgétaire adéquate et sécurisée dans le budget de l’Etat pour l’année 2021.

Source : communiqué.

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