Jean Fontaine, Père blanc et homme de lettres, spécialiste de littérature tunisienne, vient de nous quitter, hier, samedi 1er mai 2021, à l’âge de 85 ans, après plusieurs jours de lutte contre le coronavirus.
Après des études d’arabe, Jean Fontaine soutient sa thèse à l’Université d’Aix Marseille en 1977 et dirige la revue de l’Institut des belles lettres arabes (Ibla) à Tunis. Il est l’auteur de plus d’une trentaine de titres sur la littérature arabe et tunisienne en particulier, dont ‘‘Regards sur la littérature tunisienne’’ en 1991, ‘‘Romans arabes modernes’’ en 1992, ‘‘Le roman tunisien a 100 ans’’ (1906-2006) en 2009.
Fin arabisant, Jean Fontaine était l’un des meilleurs spécialistes de la littérature tunisienne depuis qu’il a commencé à s’y intéresser au milieu des années 1960. Il a ainsi accompagné avec ses critiques plusieurs générations d’auteurs tunisiens, auxquels les liait une grande amitié.
Homme de religion doublé d’un homme de lettres, il a longtemps dirigé la bibliothèque de l’Ibla, à Tunis. Fréquentée par plusieurs générations d’universitaires et de chercheurs tunisiens et étrangers, cette bibliothèque a été ravagée par un incendie, le 5 janvier 2010, ayant détruit 17.000 ouvrages de référence, dont beaucoup étaient rares et introuvables ailleurs. Cette catastrophe a beaucoup marqué Jean Fontaine et c’est un pan de sa vie et de sa mémoire, mais aussi un pan de la vie et de la mémoire de la Tunisie qui est parti avec cette bibliothèque.
Tunisien de cœur, débarqué à Tunis pour la première en 1955, le Père blanc s’est beaucoup attaché à notre pays, qui l’a d’ailleurs rapidement adopté et qu’il n’a jamais quitté que pour de courts séjours à l’étranger.
Avec le décès d Jean Fontaine c’est toute la famille des pères blancs et des sœurs blanches qui est endeuillée, mais aussi tous ses amis tunisiens, qui perdent ainsi un homme de grand cœur, dévoué et fidèle, à qui notre pays doit tant.
Présents en Tunisie depuis le début du 20e siècle, les Pères blancs ont des liens étroits avec la Tunisie. Beaucoup d’entre eux y ont fait leurs études de théologie et ont célébré leur première messe dans la basilique de Carthage. Au temps du protectorat français, ils ont apporté leur contribution à la vie de l’Eglise dans notre pays, et après l’indépendance, en 1956, plusieurs des leurs communautés restèrent en Tunisie.
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