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Après la toile d’araignée de Soumaya Ghannouchi, celle de sa sœur Intissar Kheriji

Contrairement à sa sœur Soumaya, Intissar utilise son vrai nom de famille Kheriji et non pas le célèbre surnom de son père anglicisé Ghannoushi; cependant à l’instar de sa sœur Intissar elle a, elle aussi, sa propre toile d’araignée politique et médiatique au service de son père Rached Ghannouchi Kheriji et de son parti Ennahdha, filiale tunisienne de l’Organisation internationale des Frères musulmans.

Par Imed Bahri

Nous avons analysé la dernière fois la toile d’araignée de Soumaya, voici celle d’Intissar qui est davantage axée sur l’Europe que celle de sa sœur plutôt tournée vers le monde arabo-musulman, mais la Grande-Bretagne et la Turquie, deux plaques tournantes des Frères Musulmans dans le monde, ont toutes deux leurs places dans les toiles d’araignées tissées par les filles du chef islamiste tunisien.

Comme pour sa sœur Soumaya, et comme pour le mercenaire Haythem Kehili, propagandiste islamiste tunisien présenté aussi dans un précédent article, la question qui revient nécessairement porte sur l’identité de l’entité ou des entités qui financent ces personnes, leurs activités et leurs locaux en Tunisie, en Europe ou en Turquie. L’Internationale des Frères Musulmans dirigé par Ibrahim Munir? Les renseignements turcs? Le très généreux Qatar de Tamim Ben Hamad Al-Thani? Quelques officines occidentales cherchant à provoquer ou à alimenter le fameux «désordre créateur» dans une région riche en ressources naturelles?

Les réseaux d’influence des islamistes en Europe

Sans doute un peu de tout cela à la fois, car il suffit de voir l’influence de ces personnes dans les grandes capitales occidentales, y compris dans les cercles politiques, pour comprendre que les islamistes n’auraient jamais eu la force de frappe qu’ils ont aujourd’hui dans nos pays sans un appui franc et intéressé de certaines puissances occidentales.

Pour revenir à Intissar Kheriji, on notera que cette juriste de formation se présente comme une citoyenne britannique et qu’elle dirige, depuis le 1er mars 2013, Jasmine Foundation (voir 1), créée en mai 1985 à Londres (53 Cherwood House, Grafton Road) en Grande-Bretagne. En 2015, cette fondation aux activités louches a été transformée légalement en Jasmine Center For Research Limited (voir 2) et a changé d’adresse (71-75, Shelton Street, Covent Garden). Elle relève du Muslim Youth Act-Up Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (voir 3) ou Femyso, présidé par la même Intissar Kheriji (voir 4).

Le Femyso est un réseau paneuropéen de 32 organisations membres dans 20 pays européens, fondé pour honorer la mémoire de Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, et assurer le contrôle des jeunes musulmans en Europe. Le Femyso se présente lui-même sur son site web comme «la voix de la jeunesse musulmane en Europe» et est régulièrement consulté par les institutions officielles européennes sur les questions relatives à la jeunesse musulmane dans le Vieux continent.

Londres, Bruxelles, Paris, Ankara et… Tunis

Le Femyso a ainsi développé des liens utiles avec le Parlement européen, la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les Nations Unies et beaucoup d’autres organisations importantes aux niveaux européen et international.

Et comme on devait s’y attendre, Intissar Kheriji a ouvert une filiale de Jasmine Foundation à Tunis, et qui mène des activités au sein même de l’Assemblée présidée jusqu’au 25 juillet 2021, comme on le sait, par… papa, enfin le papa de Intissar (voir 12).

Ce sont-là, on l’a compris, autant de vases communicants qui facilitent beaucoup d’activités de lobbying, de propagande et de transferts de toutes sortes dont on imagine qu’ils ne sont pas toujours transparents.

Jasmine Foundation, dont la présidente est très active au sein du parlement britannique (voir 11) en tant que «consultante» ou «conseillère» (sic!), a aussi ouvert une filiale en Belgique sous l’appellation de Forum des organisations européennes de jeunes et d’étudiants musulmans.

Le Femyso est très actif aussi en Turquie (voir 6), où il dispose d’une filiale (voir 9), et en France (voir 10), au sein des organisations musulmanes opérant au cœur de la nébuleuse islamiste, comme le précise un Franco-marocain, Mohamed Louizi (voir 5), qui en avait démissionné pour cette raison.

La Franco-tunisienne Saida Ounissi (voir 8), élue à l’Assemblée sur une liste d’Ennahdha en 2014 et réélue en 2019, et qui a été notamment ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et secrétaire d’État tunisienne à la Formation professionnelle chargée de l’Initiative privée (14 novembre 2018 – 8 novembre 2019), était membre de ce réseau en France et participait activement à ses activités de propagande islamiste et de recrutement des jeunes pour le compte de l’internationale islamiste. Son accession au gouvernement n’a rien à voir avec ses compétences. C’était juste une récompense pour services rendus ou attendus.

Il convient de préciser que des éléments d’information reproduits dans cet article ont été puisés dans une enquête sur le même sujet réalisée par la page Facebook Man Intom 2 (من أنتم 2).

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