Hechmi Hamdi et Moncef Marzouki ont beaucoup de points communs, et pas seulement la proximité du parti islamiste Ennahdha et leur haine viscérale du président de la république Kaïs Saïed, sentiment toxique qui leur permet d’exister et leur fait croire qu’ils peuvent se remettre en selle. Deux losers, comme disent les Américains, qui n’ont pas fini de manger le pain noir de la rancœur.
Par Imed Bahri
Ce sont deux mégalomanes qui rêvaient d’être élus président de la république. Peine perdue. Les deux ont été recalés aussi bien en 2014 qu’en 2019. Les deux n’ont jamais digéré cette défaite cuisante et sont frustrés voire aigris. Les deux sont dans la galaxie islamiste.
Deux ringards en folie
Le premier un crypto-islamiste notoire auquel Ennahdha a créé un parti politique le Congrès pour la république (CPR) en 2001 (aujourd’hui mort et enterré dans le cimetière des aberrations politiques) et lui ont même prêté des membres dirigeants issus de ses rangs (Lotfi Zitoun, Imed Daïmi, Slim Ben Hamidane, Abdelwahab Maatar, Samir Ben Amor, Abderraouf Ayadi et la liste est loin d’être exhaustive) puis ont fait de lui le président provisoire au lendemain des élections de la Constituante du 23 octobre 2011.
Quant au second, c’est un islamiste notoire. Ancien correcteur à Dar Assabah, il a été promu, dans les années 1980, accompagnateur de Rached Ghannouchi, qu’il trimballait d’une rédaction à une autre. Il a certes quitté organiquement Ennahdha mais est demeuré idéologiquement un Frère musulman pur et dur.
La chaîne londonienne de Hamdi, Al-Mustakillah, qui avait été financée, en son temps et entre autres, par Zine El-Abidine Ben Ali (Boubaker Sghaier, qui se chargeait des contacts entre le palais de Carthage et lui, peut en témoigner), demeure une tribune importante des Frères Musulmans égyptiens et où lui-même passe son temps depuis 2013 à s’acharner sur le président égyptien Al-Sissi et, depuis le 25 juillet 2021, à défendre les islamistes d’Ennahdha, à casser Kaïs Saïed et à hurler au coup d’Etat matin, midi et soir. Al Mustakillah fait le même travail que celui assuré par Al-Hiwar, chaîne de l’Organisation internationale des Frères musulmans dirigée par Azzam Tamimi, l’ami de Ghannouchi, et toutes les deux sont basées à Londres ou le Londonistan pour être plus précis.
Deux chômeurs politiques
Enfin, un autre point commun entre les deux mégalomanes, le premier vit dans un exil volontaire et doré à Paris (avec une retraite de président de la république pour avoir été, pour trois ans, le «tartour», ou marionnette, d’Ennahdha), quand le second vit dans un exil volontaire et tout aussi doré à Londres. Ils ne reviennent en Tunisie que pour les élections présidentielles et quand ils ne sont pas élus, ils prennent le premier avion respectivement pour Paris et Londres et retournent dans leurs pays d’adoption, la Tunisie pour eux n’étant qu’un tremplin pour accéder au pouvoir.
Les mesures exceptionnelles annoncées le 25 juillet par le président Saïed les a ringardisés et les a mis au chômage politique, alors ils le combattent en jouant (avec la plus grande mauvaise foi du monde) aux héros de la démocratie qu’ils n’ont jamais été et qu’ils ne seront jamais. Ce sont, on l’a compris, et toute leur carrière le prouve, des opportunistes de la pire espèce qui, aujourd’hui, aigris et frustrés, passent leur temps à taper sur la Tunisie depuis Londres et Paris. Aux abois, ils font équipe commune et espèrent vainement et désespérément en gesticulant à changer le cour des événements en Tunisie, la terre qu’ils fuient et qui, de toute façon, les a définitivement vomis, eux et les autres figures du système d’avant le 25 juillet.
PS: pour l’anecdote, Hechmi Hamdi a un enfant né de son épouse algérienne. Il l’avait prénommé Oussama. C’était du temps où le militant islamiste en fuite vivait, ainsi que Rached Ghannouchi, à Khartoum, au Soudan, en même temps qu’un autre célèbre exilé, Oussama Ben Laden. Après les attentats de New York, le 11 septembre 2001, le prénom d’Oussama a perdu tout son attrait et est même devenu difficile à porter, surtout à Londres. Alors, Hechmi Hamdi a profité de ses bonnes relations avec Zine El-Abidine Ben Ali pour introduire une procédure auprès de la justice et changer l’encombrant prénom de son fils. Ce qui fut fait. «A l’époque, Hechmi Hamdi venait au tribunal avec une voiture et un chauffeur de la présidence de la république», se souvient un avocat qui n’a pas encore perdu la mémoire.
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