Poète et révolutionnaire bulgare de génie, né le 6 janvier 1848 dans la ville de Kalofer et décédé le 1er juin 1876, Hristo Botev est considéré comme héros national et l’anniversaire de sa mort est célébré chaque année.
Décédé en héros dans la montagne de Vratza, à la tête de deux cents bénévoles, venus dans leur patrie pour lutter contre l’oppression turque et mourir. Sur la roche en granit qui tient lieu de pierre commémorative, on peut lire: «Ta prophétie s’est réalisé – tu es vivant!»
Fils de l’enseignant Botjjo Petkov, Hristo Botev a suivi un cours d’études dans sa ville natale avec son père avant de passer à Odessa pour fréquenter une école secondaire. Pendant son séjour dans cette ville, il a été impressionné par les œuvres des poètes libéraux russes contemporains. Après un court séjour à Bessarabie, il retourne en 1867 à Kalofer où il prend la place de son père professeur et participe à diverses manifestations contre l’autorité ottomane. Forcé à l’ exil en Roumanie, où il enseigne de 1869 à 1871, tout en maintenant le contact avec les mouvements révolutionnaire bulgares. Il édite aussi le journal révolutionnaire «Voix des émigrants bulgares» et publie ses premiers poèmes.
Après quelques mois prison, il commence à travailler avec le magazine «Liberté» et en 1873 collabore avec la feuille satirique «Réveil». Et après la mort du chef du Comité central révolutionnaire bulgare (CRCB), il s’engage dans l’action et planifie une rébellion sur le territoire bulgare. Nommé chef du CRCB, il met en œuvre une stratégie de lutte basée sur la guérilla et planifie l’enlèvement du bateau Radetzky, opérant sur le fleuve Danube, au printemps 1876, action qui provoqué une forte réaction de l’armée militaire turque. Au cours de violents combats, Botev est tué dans les montagnes Vraca.
Inspirés des écrits des révolutionnaires anarchistes russes, tels que Belinsky et Bakounine, Botev était partisan de la révolution maximaliste soutenue par les armes, pour libérer la Bulgarie du joug turc.
L’œuvre poétique de Botev lui vaut la place de pionnier de la poésie bulgare moderne, lyrique, engagée, portée par les thématiques sociales de la liberté et de l’exil.
Dis-moi, pauvre peuple au berceau,
Peuple esclave, qui donc te berce?
Est-ce celui qui autrefois perça
Le flanc du Sauveur sur la croix?
Ou celui qui te chante depuis tant d’années:
«Si tu supportes tout, tu sauveras ton âme.»
Si ce n’est lui, c’est son semblable,
Un fils de Loyola, un frère de Judas,
Traître et menteur, cruel annonciateur
De nouvelles souffrances pour les pauvres gens,
Un Kirdjali, saisi d’une folie nouvelle,
Il a vendu son frère, il a tué son père.
Est-ce lui, réponds-moi… Mais le peuple se tait.
Rien que le bruit des chaînes! nulle voix ne monte
D’entre elles pour clamer l’espoir, la liberté.
Le peuple renfrogné se borne à désigner
La horde des élus, un ramassis de brutes,
Privilégiés qui ont des yeux pour n’y point voir.
Le peuple les désigne et la sueur sanglante
De son front tombe sur la pierre du sépulcre.
La croix s’enfonce en plein milieu de sa chair vive
Et la rouille ronge ses os.
On dirait qu’un vampire prend la vie du peuple;
Le traître à l’étranger s’unit pour le festin.
Le pauvre esclave endure tout – et nous,
Sans honte et en silence, nous comptons les jours.
Le temps passe et toujours, le joug pèse à nos cous,
Et le peuple traîne ses chaînes.
Serions-nous pleins de foi pour la tribu des brutes,
Puisque nous attendons notre tour d’être libres?
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