Les raisons invoquées par le cabinet du ministre canadien des Affaires étrangères et relayées par le journaliste Étienne Fortin-Gaultier n’ont rien à voir avec les arguments concernant la logistique ou la pandémie invoqués par la partie tunisienne pour justifier le report (à l’année prochaine et sans date précise) du 18e Sommet international de la Francophonie qui devait se tenir à Djerba les 20 et 20 novembre prochain.
Par Imed Bahri
Même si les questions de logistique ont aussi été invoquées, les raisons de ce report, comme nous l’avons écrit dans ce journal, et n’en déplaise aux pseudos experts diplomatiques et aux pseudos chroniqueurs, sont en grande partie, en lien avec les décisions relatives aux mesures exceptionnelles décidées par le président de la république Kaïs Saïed, les 25 juillet et 22 septembre derniers. C’est ce qu’affirme le journaliste canadien Etienne Fortin-Gaultier dans un tweet en citant une source du cabinet de Marc Garneau, le ministre des Affaires étrangères du Canada (voir capture d’écran ci-dessous).
Il faut dire que la diplomatie tunisienne a été incapable de gérer la crise née des décisions du président Saïed sur le plan international et n’a pas fait l’effort d’explication nécessaire dans les grandes capitales et auprès des médias internationaux qui comptent.
Le Canada croyait peut-être qu’en faisant capoter la tenue du sommet de la Francophonie en Tunisie, Kaïs Saïed allait faire marche arrière. Ses dirigeants ne connaissent décidément pas à qui ils ont affaire. Ignorent-ils cependant que cet homme si isolé aujourd’hui sur le plan international est soutenu dans sa démarche réformatrice radicale par l’écrasante majorité de son peuple (plus de 90% selon les derniers sondages)?
Les dirigeants occidentaux, ceux des Etats-Unis en tête, qui somment aujourd’hui Saïed de revenir sur ses décisions vont-ils continuer à commettre la stupidité de s’opposer aux dirigeants populaires du sud contre le fort soutien de leurs peuples ? N’ont-ils pas commis jusque-là, avec ce genre de postures, suffisamment de drames pour se résigner à en tirer enfin de bons leçons pour l’avenir? Ne se sentent-ils pas ainsi suffisamment détestés par les peuples qu’ils méprisent ainsi pour continuer dans leur aveuglement politique drapé dans les beaux sentiments de la défense des droits et des libertés, comme s’ils les ont jamais respectés eux-mêmes, les droits et les libertés, lorsque leurs intérêts vitaux étaient en jeu ?
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