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Refka Mbarki : Kaïs Saïed ne peut pas réformer la justice de manière unilatérale

La présidente de l’Union des magistrats administratifs, Refka Mbarki, a confirmé, aujourd’hui, samedi 8 janvier 2021, son rejet catégorique de la démarche du président Kaïs Saïed qui veut réformer le système judiciaire de manière unilatérale et sans impliquer les structures judiciaires.

A cet égard, elle a affirmé, lors de sa participation à un colloque organisé par le Centre d’études stratégiques sur le Maghreb arabe et portant sur «la réforme du pouvoir judiciaire à l’heure des mesures exceptionnelles», que Kaïs Saïd refuse de dialoguer avec les structures judiciaires, malgré leurs demandes en ce sens exprimées à plusieurs reprises.

La présidente de l’Union des juges administratifs a souligné que ses collègues sont favorables à l’amorce de la réforme judiciaire pendant cette période, mais sans que cela porte préjudice aux acquis constitutionnels de la magistrature, notamment l’établissement du principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire, qui a été consacré par la création du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) indépendant du pouvoir exécutif et garant du bon fonctionnement du 3e pouvoir.

Refka Mbraki a estimé que les vraies lacunes et carences ne sont pas dans le texte de la constitution, mais plutôt dans la non application de ses dispositions qui sont restées sur le papier, critiquant dans ce contexte les autorités législatives et exécutives qui ont gouverné le pays pendant au cours des dix dernières années et qui cherchaient à mettre la main sur le pouvoir judiciaire et à le soumettre à ses volontés au lieu de le réformer, a-t-elle souligné.

Mme Mbarki a également estimé qu’il n’est pas possible de procéder à des réformes majeures et de modifier les lois relatives à la justice en l’absence de l’autorité législative, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) étant gelée depuis le 25 juillet dernier, et le Code de la justice administrative ne peut pas être promulgué par des décrets, et les problèmes de la justice ne peuvent pas être réduits au CSM, a-t-elle insisté.

D’autre part, Mme Mbarki a expliqué que le Syndicat des magistrats administratifs soutient les autres réformes mais dans le cadre d’un plan stratégique à long terme, notant que le syndicat a un projet global à cet égard, et qui modifie la composition du CSM et fixe ses prérogatives et la manière dont les primes sont accordées à ses membres.

I. B.

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