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Analphabétisme, détérioration du système éducatif et crise économique en Tunisie

Malek Ezzahi.

L’analphabétisme, qui affecte encore 17,7% de la population globale de la Tunisie, est l’une des conséquences de la détérioration de la qualité de l’enseignement en Tunisie au cours des trente dernières années. Lequel est l’une des causes de la crise socio-économique dans notre pays qui compte près de 800 000 chômeurs, soit plus de 18% de la population active. Comment sortir de ce cercle vicieux sans revoir de fond en comble le système éducatif ?

Le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, a indiqué que son département a prévu un accompagnement technique aux personnes âgées dans divers centres pour les aider à participer à la consultation nationale annoncée par le président de la république, Kaïs Saïed, et qui devrait commencer le 15 janvier 2021, via une plateforme électronique mise en place à cet effet.

Cette annonce a été faite, samedi 8 janvier à Tunis, à l’occasion de la célébration de la journée arabe de l’alphabétisation, correspondant au 8 janvier de chaque année, organisée par le ministère des Affaires sociales.

L’accompagnement, dont parle M. Ezzahi, est d’autant plus nécessaire que près de 2 millions de Tunisiens sur une population totale de 11,5 millions, souffrent d’analphabétisme, un nombre qualifié de «terrifiant» par le ministre, car il est enregistré malgré les efforts consentis par le gouvernement au cours des soixante dernières années pour lutter contre l’analphabétisme, améliorer la qualité de l’éducation et remédier aux causes du décrochage scolaire.

À cet égard, a rappelé le ministre, l’Etat s’est engagé à mettre en place, à l’horizon 2030, un système d’éducation et d’apprentissage tout au long de la vie qui soit de qualité, équitable et complet pour tous, soulignant dans le même sens l’urgence de la lutte contre l’analphabétisme en coopération avec l’Alecso.

M. Ezzahi a rappelé que la lutte contre l’analphabétisme, dont le taux est actuellement estimé en Tunisie à 17,7% de la population globale, est de la responsabilité de tous, du gouvernement et des organisations actives dans ce domaine, soulignant la nécessité d’efforts concertés de tous les acteurs dans le cadre d’une approche participative pour éradiquer ce fléau.

Concernant la politique du gouvernement, le ministre des Affaires sociales a souligné que la lutte contre la corruption n’est pas un slogan creux, mais qu’il s’agit de véritables actions visant à l’établissement des règles de bonne conduite dans tous les domaines, y compris celui de la lutte contre l’analphabétisme.

Il est à noter que la célébration de la Journée arabe de lutte contre l’analphabétisme a été l’occasion d’échanger sur les mécanismes de lutte contre l’analphabétisme en Tunisie et dans le monde arabe. Elle a été aussi l’occasion de rappeler les taux d’analphabétisme chez les femmes rurales et les femmes en général, qui sont estimés, en Tunisie, à, respectivement, 65% et 23%.

Il a aussi été révélé par la même occasion que le taux quotidien d’abandon scolaire dans notre pays est de 300 élèves, soit près de 110 000 par an.

C’est là, vous l’avez compris, la conséquence de la grande détérioration de la qualité de l’enseignement en Tunisie au cours des trente dernières années. Et l’une des causes de la crise socio-économique dans notre pays qui compte près de 800 000 chômeurs, soit plus de 18% de la population active.

Imed Bahri

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