Le premier risque auquel la Tunisie fait face en ce début de l’année 2022 est celui de l’effondrement de l’Etat, alerte le World Economic Forum. L’alerte est sérieuse et doit être prise en compte par les décideurs politiques, appelés à mettre en route au plus vite les réformes douloureuses rendues nécessaires par la situation générale dans le pays.
Le rapport annuel du Forum économique mondial de Davos (Suisse) sur les risques mondiaux attendus dans les domaines économique, environnemental, social et sanitaire, a révélé que la Tunisie devra faire face, au cours des deux prochaines années, aux risques d’effondrement de l’État, d’endettement, de chômage, de stagnation économique persistante et de propagation de l’activité économique illégale.
C’est la conclusion d’un sondage d’opinion réalisé au cours du mois de mai 2021 auprès d’un échantillon représentatif de dirigeants politiques, chefs d’entreprises et experts économiques et financiers sur les différents risques à long terme pour 124 pays.
Selon la méthodologie du rapport, les cinq risques majeurs doivent être sélectionnés parmi 35 risques potentiels au cours les deux prochaines années dans le pays concerné.
Le rapport considère que l’effondrement de l’Etat représente le premier danger auquel la Tunisie sera confrontée au cours des deux prochaines années, avec un certain nombre d’autres pays comme le Liban, le Venezuela, le Nicaragua, le Pérou et le Honduras, qui ne sont pas, loin s’en faut, des modèle de bonne gouvernance. C’est un groupe de cancres mondiaux auquel la Tunisie n’a jamais appartenu par le passé, et nous devons ce grand honneur à ceux qui ont gouverné notre pays au cours des dix dernières années, le parti islamiste Ennahdha en tête, et qui l’ont mené, cahin-caha, au bord de la banqueroute.
L’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), partenaire officiel du Forum économique mondial, qui a réalisé cette enquête pour la Tunisie, a confirmé que les risques précités menaçant la Tunisie avaient déjà fait l’objet de discussions lors des Journées de l’entreprise organisées par le think tank en décembre dernier, au cours desquelles des propositions ont été présentées pour éviter les risques économiques et sociaux.
Dans ce contexte, l’IACE a recommandé l’élaboration d’une constitution économique fondée sur le pacte de solidarité économique et sociale entre le monde des affaires et la sphère politique, afin d’éviter les risques économiques et sociaux.
Imed Bahri (avec Tap).
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