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Zaouia Sidi Ali Lasmer : Dernier lieu sacré de la communauté noire de Tunis

Située à Bab Jdid dans la médina de Tunis, la Zaouia Sidi Ali Lasmar est aujourd’hui menacée de disparaître faute de protection par les institutions publiques. L’association de la Culture du Stambali «Sidi Ali Lasmar» vient de lancer un appel à la mobilisation pour sauver le dernier lieu sacré de la communauté du Stambali à Tunis.

La Zaouia Sidi Ali Lasmar est un sanctuaire qui accueille le tombeau du Saint du même nom. Il représente le dernier lieu de la capitale dédié à la communauté du stambali, un héritage spirituel de la communauté noire de Tunisie. Il est également le siège de “L’Association pour la Culture du Stambali Sidi Ali Lasmar” qui valorise et défend cette tradition sur le point de disparaître.

A l’abolition de l’esclavage en Tunisie, Le Bey Ahmed 1er à créé quatre maisons pour que les anciens esclaves puissent se retrouver : Dar Koufa, Dar Jemaa, Dar Barnou et Zaouia Sidi Ali Lasmar. Depuis plus de 900 ans, ce dernier est le seul lieu qui abrite le tombeau d’un saint à la peau noire, ancien esclave devenu saint, dans la vieille ville. Sidi ali Lasmar est devenu le lieu symbolique qui raconte la présence de cette minorité en Tunsie et dans lequel les membres de la communauté se rassemblent pour célébrer leur tradition. Chaque année de nombreuses processions s’y déroulent pour vénérer le saint de la médina et les esprits africains.

Aujourd’hui, ce lieu d’échange et de mémoire a pour projet d’être vendu pour en faire une maison privée. Avec elle, le stambali risque de mourir en perdant son dernier lieu symbolique et, avec lui, tout un pan de ce patrimoine unique qui fait la spécificité de la Tunisie.

Sous la direction de Riadh Ezzawech (l’un des derniers initiés du Stambeli), l’association se mobilise pour alerter les institutions et l’opinion publique afin de sensibiliser le plus grand nombre sur sa prochaine disparition si aucune action concrète n’est menée. L’association demande la protection de ce lieu comme patrimoine matériel inscrit en plein cœur de la vieille ville de Tunis mais également comme patrimoine immatériel qui raconte l’histoire et l’héritage de ces communautés ancrés dans la culture et les traditions tunisiennes contemporaines.

F.B avec communiqué

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