Accueil » Des congressmen démocrates s’alarment du «recul de la démocratie» en Tunisie

Des congressmen démocrates s’alarment du «recul de la démocratie» en Tunisie

Un groupe de représentants démocrates à la Chambre basse américaine ont soulevé des «doutes sérieux» au sujet de l’engagement du président Kaïs Saïed en faveur de la démocratie en Tunisie. Ces congressmen de la majorité démocrate ont également appelé la Maison Blanche à œuvrer à «la promotion des initiatives de la bonne gouvernance en Tunisie».

Ce groupe de démocrates de la Chambre des représentants appelle l’administration de Joe Biden de prendre en considération «le recul démocratique» en Tunisie lorsqu’il s’agira d’examiner l’aide qui sera allouée à notre pays pour l’année fiscale prochaine.

Dans leur lettre adressée au secrétaire d’Etat Antony Blinken, le 25 mars 2022, les 23 membres démocrates de la Chambre des représentants américaine avisent le département d’Etat d’accorder «la priorité particulière aux programmes qui appuient le rétablissement de la gouvernance démocratique, l’application régulière de la loi et l’Etat de droit» en Tunisie. C’est à croire qu’on est revenu onze ans en arrière, à la fin du règne de Ben Ali !

La correspondance des congressmen met également l’accent sur la nécessité que l’assistance des Etats-Unis aux forces internes tunisiennes soit soumise à «un examen minutieux, [étant donné] le rôle particulier de celles-ci dans la répression des citoyens tunisiens».

Pour rappel, depuis 2011, la Tunisie a reçu de Washington des aides, sous différentes formes et via le canal de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID, en anglais), qui sont estimées à près de 685 millions de dollars, soit plus de 2.017 millions de dinars tunisiens.

Dans leur lettre, les législateurs démocrates pointent également les «déclarations publiques du président [Kaïs Saïed] où il rejette le principe de l’élection directe d’un parlement national et où il décrit ses adversaires de traitres. Cela représente des raisons réelles d’inquiétude et suscite des doutes sérieux quant à son engagement en faveur de l’équilibre des pouvoirs dans tout système politique tunisien nouveau qui naîtra de ce processus».

Cette démarche des membres démocrates de la chambre basse du Congrès des Etats-Unis est menée le congressman Gregory Meeks, président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, et le député Ted Deutch, président de la sous-commission de la Chambre pour le Moyen Orient, l’Afrique du nord et la lutte anti-terroriste mondiale.

Marwan Chahla.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.