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Tunisie : L’industrie locale pourra-t-elle parer à la pénurie de médicaments ?

Alors que le dinar, sa monnaie nationale, continue de perdre de sa valeur devant le dollar et l’euro et que les coûts des importations s’exacerbent, creusant le déficit de sa balance commerciale, la Tunisie tente, dans l’urgence, de réduire sa dépendance du marché international, notamment dans le domaine des médicaments, grâce au développement de l’industrie pharmaceutique locale.

Selon le Dr Mariam Khrouf, directrice de la pharmacie et des médicaments au ministère de la Santé, citée par l’agence Tap, la Tunisie couvre actuellement 54% de ses besoins en médicaments grâce à l’industrie locale et s’efforce d’atteindre un taux de 70% dans la période à venir. Pour atteindre cet objectif, il faut diversifier la production des médicaments, ne pas se limiter aux génériques, et s’orienter davantage vers la fabrication des médicaments biologiques, qui représente l’avenir.

Le directeur de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé a tenu à minimiser l’impact de la pénurie enregistrée dans le secteur pharmaceutique en Tunisie, assurant qu’il s’agit d’un manque de certains médicaments qui ont généralement des alternatives grâce aux médicaments génériques.

Dr Mariam Khrouf.

Dr Khrouf a toutefois souligné que la pénurie de certains types de médicaments, constatée dans les pharmacies, est due à plusieurs raisons liées principalement au manque de liquidité à la Pharmacie centrale, aux prix élevés des matières premières pour certains types de médicaments, et à la rareté de ces médicaments.

Dit autrement, le problème est donc réel et les inquiétudes exprimées par les citoyens et les professionnels sont fondées, d’autant que les problèmes financiers de la Pharmacie centrale, qui ne datent pas d’hier, ne risquent pas d’être résolus en un tour de main, que les réserves en devises de l’Etat s’amenuisent et qu’avec l’exacerbation de l’inflation, la valeur du dinar pourrait continuer son irrépressible baisse.

I. B.

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