La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) n’a pas déboursé 150 millions d’euros en faveur de l’Office des céréales, mais «la Tunisie a déjà déposé une demande de financement dans le cadre d’un projet cohérent de réforme du secteur céréalier», a déclaré, jeudi 2 juin 2022, le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture Faten Khammassi.
Selon le site de la Berd, la banque étudie d’ici le 20 juillet une demande présentée par la Tunisie via l’Office des céréales, pour bénéficier d’un prêt de 150 millions d’euros afin d’augmenter ses achats de céréales.
Un stock de blé couvrant 7 à 8 mois
Mme Khammassi a déclaré à l’agence Tap que des négociations avancées sont en cours sur ce financement pour la restructuration du secteur céréalier et l’augmentation des achats de la Tunisie dans ce domaine, compte tenu de la flambée des prix sur le marché international, due à la guerre russo-ukrainienne.
La Tunisie dispose d’un stock de blé dur couvrant ses besoins de consommation pour une durée allant de 7 à 8 mois et a préparé un programme d’importation s’étendant jusqu’en janvier 2023 pour couvrir ses besoins en blé tendre, produit très prisé localement, tout en travaillant assurer le financement nécessaire à ces achats effectués périodiquement.
La Berd a relevé que le crédit demandé par l’Office des céréales, une structure étatique chargée des achats publics de céréales et des opérations de stockage, de vente et de distribution, financera les besoins en capital de l’office.
La Berd disposée à aider la Tunisie à financer ses importations
Pour la banque européenne, compte tenu de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine et de ses répercussions sur l’offre mondiale de céréales et de la flambée sans précédent des prix, elle soutient la Tunisie par un prêt qui peut fournir des liquidités pour les achats internationaux de céréales et ainsi contribuer à préserver la sécurité alimentaire du pays.
Parallèlement à ce financement, la banque travaillera à la mobilisation de la coopération technique pour le renforcement des capacités de l’Office des céréales et l’adoption par cette structure des meilleurs standards en matière d’affaires et de gouvernance en plus de la révision de la chaîne de valeur des céréales tunisiennes.
Une balance alimentaire de plus en plus déficitaire
La balance commerciale alimentaire de la Tunisie a enregistré un déficit de 823,2 millions de dinars (MDT) à fin avril 2022, contre un déficit de 574,4 MDT durant la même période de l’année précédente, enregistrant un taux de couverture de 73% en 2022 contre 75,3% en 2021, selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri).
En termes de valeur, les exportations alimentaires ont enregistré une augmentation de 26,9% tandis que les importations ont augmenté de 30,9%.
Le déficit enregistré résulte principalement de la hausse du rythme des importations de céréales (+25,1%), de sucre (+234,8%) et d’huiles végétales (+67,5%) et ce malgré l’augmentation des exportations d’huile d’olive (+42,9%).
Le prix du blé dur a augmenté de 93,4% par rapport à l’an dernier. Les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont connu une hausse variant entre 27% et 58%, principalement liée à l’impact de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
D’après Tap.
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