Tunisie : la position vis-à-vis de Kaïs Saïed divise le Watad

Le Parti des patriotes démocrates uni (Watad, gauche radicale) appelle les Tunisiens à ne pas participer au référendum du 25 juillet sur la nouvelle constitution proposée par le président de la république Kaïs Saïed. Mais cette position ne semble pas faire l’unanimité au sein du parti.

Dans un communiqué publié dimanche 17 juillet 2022, le Watad, dirigé par Zied Lakhdar (photo), estime que le référendum «se déroule dans des conditions qui ne répondent pas aux critères et aux normes minimaux d’intégrité, de transparence et de participation citoyenne reconnus dans le monde entier.»

Le parti a aussi affirmé que son «opposition à l’autorité politique est un alignement sur les intérêts sociaux de la majorité des classes et des catégories du peuple tunisien affectées par la politique des gouvernements successifs, par-delà leurs différents discours et agendas. C’est aussi une prise de distance vis-à-vis de toutes les parties qui veulent résoudre tout conflit en s’appuyant sur des puissances étrangères et des lobbys financiers et économiques, qui cherchent à protéger leurs acquis et à ne pas rendre des comptes pour les crimes qu’ils ont commis au cours de la dernière décennie.»

Rappelons que le Watad a exclu l’un de ses dirigeants, et qui fut longtemps son unique représentant au parlement, Mongi Rahoui, qui a choisi, lui, de soutenir le projet de constitution de Kaïs Saïed. D’autres voix divergentes se sont également exprimées ces derniers jours à travers les réseaux sociaux.

La position vis-à-vis du projet politique de Kaïs Saïed semble donc avoir provoqué des divergences voire des divisions au sein du Watad, comme au sein d’autres partis plus importants, comme le Parti destourien libre ou Ennahdha. Ce qui explique que, malgré l’opposition de la majorité des partis à son projet politique, Kaïs Saïed garde un niveau de popularité relativement important attesté par la plupart des sondages d’opinion.

I. B.

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