Sans surprise, les négociations entre la centrale syndicale et le gouvernement sur de nouvelles augmentations salariales dans le secteur et la fonction publique ont encore une fois achoppé au refus des autorités publiques, qui ont le dos au mur et, surtout, les poches vides.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le gouvernement ont repris vendredi 9 septembre 2022 les négociations sur les questions sociales, sans parvenir à un accord en raison de divergences de vues entre les deux parties, a déclaré le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Slaheddine Selmi.
Selmi a déclaré à Tap qu’aucun accord n’avait été conclu lors de la session de négociation tenue vendredi, notamment sur la question salariale. Le gouvernement a présenté deux propositions sur l’augmentation des salaires mais qui n’ont pas répondu aux attentes de la centrale syndicale, a indiqué la même source.
L’UGTT, qui réclame une augmentation des salaires des salariés du secteur et de la fonction publics pour les années 2021/2022/2023, vise à améliorer le pouvoir d’achat des salariés, mais le gouvernement avait proposé lors de précédentes négociations une augmentation qui serait servie durant les années 2023/2024/2025.
Les négociations ont également porté sur la demande d’annulation de la contribution de solidarité de 1%, mais le gouvernement a refusé cette demande, invoquant les difficultés financières du pays, a ajouté Selmi.
En fait, et cela ni les représentants du gouvernement ni ceux de la centrale syndicale ne le disent clairement, les finances publiques sont dans un état aussi piteux que tout accord sur une nouvelle augmentation salariale serait hasardeuse voire suicidaire, d’autant que l’Etat, au bord de la cessation de paiement, est très endetté et n’a même pas les fonds nécessaires pour boucler son budget pour l’exercice en cours. Pour ne rien arranger, il s’est engagé auprès du Fonds monétaire internationale (FMI), qu’il sollicite pour un nouveau prêt, à réduire la masse salariale du secteur et de la fonction publics, à assainir les entreprises publiques en difficulté et à réformer la politique de subvention des produits de première nécessité, engagements que rejette catégoriquement l’UGTT.
De là à dire que ce dialogue de sourds va se poursuivre jusqu’à ce que la centrale syndicale, lassée d’être menée en bateau et pressée par sa base, haussera enfin le ton et sortira du bois. Ce sera sans doute après les législatives du 17 décembre prochain pour ne pas être accusée d’outrepasser son rôle syndical et de s’ingérer dans les affaires politiques.
I. B.
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