Le roi Mohammed VI prendra part personnellement au sommet de la Ligue arabe, à Alger, les 1er et 2 novembre 2022, a annoncé Jeune Afrique, le 12 septembre, en parlant du «début d’une nouvelle ère dans les relations entre Rabat et Alger». (Illustration: Mohammed VI marchant sur les pas de Bourguiba, ici avec Hassan II, à la 4e conférence islamique le 15 janvier 1984 à Casablanca, Maroc).
Selon le magazine parisien, «des contacts ont été établis avec plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Koweït, Bahreïn…) pour les informer que le roi Mohammed VI prendra part personnellement» à ce sommet.
Quoi qu’il en soit, on peut d’ores et déjà affirmer que cette participation, si elle se confirme, va mettre beaucoup de pression sur l’Algérie et sur son satellite dans la région, la Tunisie, dont le président, Kaïs Saïed, vient de provoquer récemment un incident diplomatique avec le Maroc en réservant un accueil présidentiel à Brahim Ghali, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), que la Tunisie ne reconnaît pas, à l’instar des Nations Unies et de la Ligue arabe.
Ce ne serait pas mal vu de la part du jeune roi, qui n’est plus jeune du tout et semble avoir acquis beaucoup d’expérience, et qui, par une telle participation va beaucoup gêner l’Algérie, laquelle va prendre la présidence de la Ligue arabe, après la Tunisie, et doit à ce titre composer avec les poids lourds du monde arabe, notamment l’Egypte et l’Arabie saoudite, qui sont beaucoup plus proches du Maroc qu’ils soutiennent, quoique discrètement, dans le différend l’opposant à l’Algérie dans l’affaire du Sahara.
Réflexion ironique d’un diplomate tunisien, commentant l’information de Jeune Afrique : «Mohammed VI fait du Bourguiba, alors que Kaïs Saïed fait du Kadhafi».
L’allusion ici est on ne peut plus claire : Bourguiba était soucieux de l’intérêt supérieur de son pays avant toute autre chose, alors que Kadhafi sacrifiait à un tiers-mondisme vaguement révolutionnaire qui a perdu son pays.
I. B.
Donnez votre avis