Du 20 au 24 septembre 2022, le Forum international des sciences humaines et sociales réserve, au chapitre Films Insaniyyat, un espace important pour le cinéma en programmant de nombreux films à caractère social, politique et autre, en rapport avec des crises et des causes vécues par le présent. (llustration: Taoufik Jebali au centre).
Avant la projection du film de Jilani Saâdi, «Insurrection», qui a ouvert ledit festival Films Insaniyyat, mardi 20 septembre, à la Cité de la Culture, un spectacle de Slam a été animé par Hatem Karoui, évoquant la notion de crises aussi. Un film qui a reçu le Tanit de bronze lors de la 32e édition des JCC en 2021, et le prix de la meilleure œuvre au Festival Gabès Cinéma Fen, en 2022, et suivi d’un débat.
Lecture cinématographique des crises
Pour ce Films Insaniyyat, deux volets le caractériseront, le premier avec des films qui ont marqué les JCC depuis leur création en 1966 dont ceux de Naceur Khémir ‘‘Les baliseurs du désert’’ et de Fadhel Jaïbi et Fadhel Jaziri ‘‘Arab’’.
Les autres sont en rapport avec diverses crises vécues et transmises à l’écran, parmi lesquels trois courts-métrages de la défunte Atyat Al-Abnoudi, ‘‘La femme du fossoyeur’’, de Khadar Ayderus Ahmed, qui a été le premier à être sélectionné au nom de la Somalie lors des JCC de 2021, et dont l’acteur principal a été primé du meilleur rôle lors de cette même manifestation. Mais aussi ‘‘Ahlam al-madina’’, d’Ahmed Mallass, ‘‘Felicité’’, d’Alain Gomis, ‘‘Finye’’, de Souleymane Cissé, ou ‘‘La Noire de…’’, du père du cinéma africain Ousmane Sembene.
Les jours suivants et avec une moyenne de trois films par jour, ce festival permet une autre lecture des crises vécues, sous l’œil artistique et esthétique des cinéastes, et sous différents angles.
Entre le 21 et le 23 septembre, à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de La Manouba, à l’amphithéâtre Ibn Khaldoun, les étudiants ont l’occasion de débattre et de discuter avec les réalisateurs de quelques films dont Salma Baccar et son film ‘‘Fatma’’, ‘‘Raconte ton histoire, petit oiseau’’ de Arab Lotfi, ‘‘La terre parle arabe’’ de Marys Gargour, ‘‘Paroles de Damascènes’’ de Randi Dagoulham, et ‘‘Le territoire d’exil Ouzaï’’ de Robi Gaïdeby.
La relation entre le public et l’œuvre artistique
D’autre part, le Forum Insaniyyat a réservé une part importante aux colloques, tables-rondes et ateliers traitant de différents volets des crises vécues à travers le monde, et ce, par le biais de recherches, d’études et d’analyses académiques.
Parmi celles-ci, l’intervention du professeur Sami Ben Ameur autour du thème «Le musée d’art comme gardien de la mémoire et son fondateur : lecture autour de quelques musées arabes et interrogations sur leurs projets culturels», donnant un aperçu sur la notion de musée et son rôle, et dont l’objectif est de sauvegarder la mémoire humaine à partir d’un espace géographique et culturel donné. Aujourd’hui, son rôle ne se limite plus à cette fonction, mais il devient un facteur de consolidation des volets scientifiques, éducatifs et esthétiques. Ce qui raffermit la relation entre le public et l’œuvre artistique et posant les fondements d’une mémoire humanitaire.
Et à propos des problèmes vécus par les musées, ceux en rapport avec les obstacles relevant de la politique colonialiste, d’ordre culturel ou matériel qui freinent l’évolution de ces musées, appelant à un plus grand intérêt aux arts visuels dans la vie culturelle, éducative et économique aussi.
Des projets culturels répondant à nos besoins y contribueront aussi à cet élan.
Sur le cinéma, Henda Haouala a traité de «la représentation du pouvoir dans le cinéma tunisien : 2011 et après ?», revenant sur la carte politique, sociale et culturelle du monde arabe durant la dernière décennie suite aux soulèvements populaires partis de la Tunisie.
Le cinéma, à ce niveau, a connu une nette transformation parmi les autres formes d’art, et ce, grâce à ce qu’il englobe comme capacités et moyens d’être au plus près des peuples et de leurs préoccupations ou de leurs soucis d’ordre culturel aussi.
L’autre conférence a porté sur «la production cinématographique dans le monde arabe : de l’idée à la distribution» traité par les universitaires Azza Chaâbouni, Meriem Zerzeri et Safa Helali.
Mélanges artistiques
Parallèlement, d’autres activités culturelles ont eu lieu dans les autres institutions universitaires en rapport avec la musique ou l’industrie culturelle dans le Moyen-Orient, alors que le programme de la Cité de la Culture comporte une table-ronde autour de «l’expérience théâtrale en Tunisie» sous la férule du professeur Abdelhalim Messaoudi et avec la participation de Taoufik Jebali, Sonia Zarglayoune, Sihem Akil et Hatem Tlili.
Les arts plastiques ont aussi marqué leur présence avec les cercles de discussion autour des «Arts plastique et mémoire sociale : quelques expériences tunisiennes et questionnement sur l’acculturation», avec les professeurs Khaled Abida, Najet Edhahbi, Habib Bida, Fateh Ben Ameur, Khalil Gouiâ et Ahlem Boussandel, chacun traitant d’un volet de l’expression plastique et de ses moyens techniques, matériels et esthétiques, entre matière, support, outil, symbole et autres procédés.
Une foire du livre est aussi au contenu de ce Forum international toujours à la Cité de la Culture dans les différents volets des sciences humaines et sociales, en plus d’un autre espace pour les éditions scientifiques des différentes institutions d’enseignement universitaire et facultés, et ce, à l’Institut supérieur des Arts des multimédias à la Manouba.
Cela sans rappeler la foire des artisans tunisiens, initiée par Insaniyyat, sous le titre de «En Tunisien», l’exposition écologique et une autre sur les arts numériques.
La musique de même a sa part dans ce Forum avec du rock, du pop, du tounsi et de l’oriental donnant l’occasion aux invités de nouvelles expressions et de nouvelles découvertes et créations.
Communiqué.
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