La Tunisie doit rompre avec l’opacité financière

Le Financial Secrecy Index (FSI), l’Indice du secret financier (ou de l’opacité financière), publié cette semaine, place la Tunisie, en cette année 2022, dans le derniers tiers du classement, 102e sur 140 pays.

Par Moktar Lamari

Le FSI est un indice composite qui combine des données de sondage et des données officielles qui montrent, sans aucun doute, que la Tunisie n’est pas gérée par un Etat transparent et où les données sont accessibles et ouvertes, mais un Etat dominé par la rétention de l’information et véhiculé par l’omerta sur les données financières, monétaires et économiques.

La Tunisie a également une juridiction où on cultive le secret et valorise la discrétion qui va jusqu’à l’opacité.

Le grand public a du mal à comprendre et il fait face à de grandes difficultés d’accès à l’information liée aux transactions, aux transferts et à extractions des données. 

Le FSI dévoile des juridictions les plus complices et plus portées à cacher l’état des finances publiques et des transactions portant sur les transferts d’argent et gros contrats d’exploitation des ressources naturelles.

Le score classe les pays des plus transparents et aux plus opaques.

La construction de l’indice se fait en trois étapes :

1- enquête sur la quantité de secret financier permise par les lois de la juridiction (Etat), indiqué par un score de secret sur 100;

2- identification du montant des services et informations financières fournis par l’Etat aux résidents d’autres pays, indiqué par le poids de l’échelle mondiale (transparence et collaboration au sujet des transferts et transactions);

3- combinaison du score de secret et le poids de l’échelle mondiale pour déterminer le degré de secret financier fourni par la juridiction, indiqué par la valeur FSI (Each juridiction’s Secrecy Score is graded against 20 indicators).

Le secret financier facilite les abus fiscaux, permet le blanchiment d’argent et sape les droits de tous.

L’indice identifie les plus grands fournisseurs mondiaux de secret financier et met en lumière les lois que les gouvernements peuvent modifier pour réduire leur contribution au secret financier.

* Economiste universitaire au Canada.

Consulter le rapport publié en anglais.

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