L’accord entre la Tunisie et les services du Fonds monétaire international (FMI), au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEC), portant sur un montant d’environ 1,9 milliard de dollars, pour soutenir les politiques économiques du pays, est positif en dépit de sa valeur modeste, a commenté Ridha Chkoundali.
Dans une déclaration à l’agence Tap, le professeur en sciences économiques a relevé que l’importance de cet accord réside dans l’ouverture de nouvelles perspectives devant la Tunisie pour l’obtention de financements étrangers auprès de plusieurs institutions financières internationales, telles que la BAD, la Berd, en plus de financements bilatéraux.
L’obtention d’environ 1,9 milliard de dollars au titre du MEC constitue la valeur maximale à laquelle peut prétendre la Tunisie, eu égard à ses droits de tirage spéciaux (DTS).
Chkoundali a fait remarquer que le report, au mois de décembre 2022, de l’adoption de cet accord par le conseil d’administration du FMI, signifie clairement, que le fonds attend les résultats des élections législatives anticipées, devant se tenir le 17 décembre. «Le FMI souhaite la mise en place d’un nouveau parlement pluriel, qui est en mesure de soutenir le gouvernement dans ses réformes», a-t-il averti.
«L’accord avec le FMI intervient dans une conjoncture économique internationale difficile, notamment avec la poursuite de la guerre russo-ukrainienne, qui a un impact sur la plupart des Etats et notamment les pays en développement comme la Tunisie», a expliqué Chkoundali, ajoutant que le montant de la première tranche du crédit au titre du MEC ne sera pas important (moins de 500 millions de dollars) et son décaissement sera lié à la stabilité politique et sociale dans le pays.
S’agissant des réformes économiques devant être réalisées après l’obtention de cet accord avec le FMI, le professeur universitaire a souligné que le gouvernement devra communiquer au peuple tunisien la réalité de son engagement auprès du fonds. «Les réformes annoncées concernent les entreprises publiques et la stabilité financière intérieure et extérieure, via la réduction du déficit commercial et l’amélioration des ressources fiscales, en intégrant le secteur parallèle dans l’économie réelle et en rationalisant les dépenses de l’Etat», a-t-il expliqué.
En ce qui concerne, le système de compensation, Chkoundali a mis l’accent sur l’importance pour le gouvernement d’adopter une approche intelligente en matière de levée des subventions, tout en encadrant les catégories défavorisées.
Des sources de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ont indiqué que les trois premiers mois après l’obtention de la première tranche du crédit FMI seront une période difficile pour la Tunisie, qui sera évaluée sur le degré de respect de ses engagements envers le fonds. Mais si le gouvernement concrétise les réformes, le FMI poursuivra son appui au pays, en décaissant les autres tranches du crédit. Toutefois, dans le cas contraire, la situation se compliquera davantage.
D’après Tap.
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