En décembre 1842, Ahmed Bey, souverain de Tunis, déclare libre toute personne née en Tunisie, avant l’interdiction totale de l’esclavage en janvier 1846, date charnière dans le processus de réforme politique et sociale dans notre pays, qui a démarré au milieu du XIXe siècle. (Illustration : Ahmed Bey et les armoiries des beys de Tunis).
Par Meriem Bouchoucha *
La fatwa a été émise par Abou Is’hak Ibrahim Ben Abdelkader Riahi, plus connu sous le nom de Sidi Brahim Riahi. Certains disent que Mohamed Ben Mohamed Ben Arafa Al-Werghemmi connu sous le nom de l’Imam Ibn Arafa avait abordé le sujet, depuis le 14e siècle.
Les raisons avancées par les historiens sont diverses, il n’en demeure pas moins que Ahmed Bey n’est pas le seul roi fils d’esclave, et l’esclavage n’était ni une pratique prohibée ni socialement répréhensible. Religieusement, l’esclavage était accepté quand bien même les incitations à libérer les esclaves étaient multiples en islam. Mais il a fallu que ça soit la Tunisie qui constitue l’exception dans le monde musulman et l’un des premiers pays à abolir cette pratique dans le monde.
Nous avons certainement beaucoup de choses à nous reprocher, en Tunisie, mais ce n’est certainement pas le fruit du hasard que notre pays soit toujours et à chaque fois la précurseur de tout mouvement progressiste et humaniste dans la région et souvent dans le monde aussi.
Cette année, nous fêtons donc 180 ans d’un grand événement qui ne sera pas le dernier dans le processus de la libération des Tunisiens.
Ahmed Iᵉʳ, né le 2 décembre 1806 à Tunis et mort le 30 mai 1855 à La Goulette, est bey de Tunis de la dynastie des Husseinites de 1837 à sa mort. Selon les historiens, les réformes mises en route par le souverain husseinite étaient inspirées par son conseiller italien Giuseppe Maria Raffo.
Né le 9 février 1795 à Tunis et mort le 2 octobre 1862 à Paris, cet homme politique et entrepreneur était parmi les plus influents de la Tunisie du XIXe siècle, à la rénovation de laquelle il avait grandement contribué.
* Docteur en économie.
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