La Tunisie pourra-t-elle vraiment porter sa part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 24% en 2025 ?

Pour tirer des plans sur la comète, l’administration tunisienne est championne du monde, puisqu’elle continue de se donner des objectifs à atteindre, notamment en matière économique, qu’elle n’atteint jamais. Elle reporte la réalisation du même objectif de quelques années, et elle continue de se mentir, par médias interposés.

C’est à cet exercice que s’est adonné le directeur des énergies renouvelables à l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), Nafaa Baccari, qui a déclaré, lors d’un webinaire sur la «Place du solaire photovoltaïque et de l’éolien dans la transition énergétique», que la Tunisie vise à porter sa part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 24% d’ici 2025, contre 3% actuellement, soit une hausse de 21% en 3 ans. Est-ce vraiment réalisable, quand on sait que notre pays traîne ce taux de 3% depuis de nombreuses années, alors que son déficit énergétique ne cesse de croître depuis une vingtaine d’années ? Qu’on nous permette d’en douter et de donner rendez-vous aux lecteurs en 2025 pour leur prouver que nos doutes sont fondées

Le responsable de l’ANME, quant à lui, ne doute de rien. Il a déclaré que l’objectif de 24% est réalisable dans la mesure où les contraintes qui ont entravé le bon déroulement de certains projets lancés depuis 2017 ont finalement été levées, ajoutant que l’amélioration du cadre réglementaire régissant le secteur et la nouvelle politique axée sur les concessions contribueront également à la réalisation de cette ambition.

Baccari a aussi rappelé que l’objectif intermédiaire à 2025 a été fixé dans le cadre du plan de développement des énergies renouvelables 2022/2025, qui prévoit la production de 1,7 GW dans le cadre de nouveaux projets, en précisant que la mise en œuvre de ces projets nécessitera des investissements d’environ 1,5 milliard de dollars ou l’équivalent de 4 milliards de DT et créera plus de 1 000 emplois permanents et directs.

Ce plan permettra également d’éviter les coûts de production d’énergie à partir du gaz naturel d’environ 500 millions de dinars tunisiens (MDT) par an et ceux liés à l’importation d’un million de tonnes de gaz naturel par an, soit une réduction de 30% des importations de gaz.

Baccari a, en outre, souligné la nécessité d’exploiter davantage le potentiel solaire dont dispose la Tunisie, qui bénéficie d’un taux d’ensoleillement important supérieur à 3000 heures par an.

La Tunisie a, en 2022, revu son ambition pour la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 35% au lieu de 30% en 2030. Pratiquement, 90% de cette part proviendra principalement de l’éolien et du solaire PV, selon Baccari. A cet effet, l’Etat entend mobiliser un investissement annuel de 900 MDT pour booster les projets énergétiques prévus dans ce cadre.

I. B. (avec Tap).

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