L’Institut national du patrimoine (INP) recense, de 2011 à aujourd’hui, 85 atteintes au patrimoine dans la médina de Kairouan, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le coordinateur scientifique de l’inspection régionale du patrimoine au centre-ouest de la Tunisie, Fathi Bahri, a déclaré que les monuments de la ville ont été la cible d’agressions multiples durant plus d’une décennie.
Dans une déclaration à la correspondante de l’agence Tap à Kairouan, le représentant de l’INP dans la région a expliqué la nature des dommages ayant touché le patrimoine de la médina. Il s’agit notamment de «travaux de construction anarchiques sans autorisation préalable, reconstruction et modification de bâtiments et changement de la destination de certains autres».
Sur un autre plan, l’archéologue et chercheur a annoncé que des travaux de restauration seront bientôt lancés sur les murailles de la médina. Et évoqué l’aspect délicat de la restauration à réaliser sur la façade arrière du mur situé entre Sidi Siouri et Bab Jalladine.
Bahri a fait savoir que de précédents travaux entre 1966 et 1968 n’ont pas respecté les normes à suivre en matière de restauration du patrimoine. Il y a eu usage du ciment sur une longueur de 40 centimètres du mur, a-t-il précisé.
Il a encore dit que la restauration se poursuivra moyennant des financements omanais dont la première tranche prendra fin au cours de cette année. Ce don du sultanat d’Oman consacré aux murailles de la médina est doté de 500 000 dollars, a-t-il rappelé.
L’expert en patrimoine a rappelé la secousse tellurique ayant eu lieu à Kairouan au mois d’août 2004, qui avait endommagé plusieurs monuments de la médina et certaines de ses demeures.
Tout en soulignant l’impact de la secousse qui a été encore plus fort sur la façade arrière du mur, le chercheur a cité les recherches faites par l’INP ayant conclu à la relation entre l’usage du ciment et l’apparition des fissures sur ce monument.
La médina de Kairouan a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 9 décembre 1988. Elle constitue «un véritable musée en plein air et toujours vivant de l’art et l’architecture arabo-musulmans par ses monuments (plus d’une centaine), ses souks, ses maisons et ses ruelles qui restent encore un convaincant témoignage de son prestigieux passé», peut-on lire sur le site de l’INP.
«Le site inscrit comprend la médina et ses faubourgs, les Bassins des Aghlabides et la Zawiya de Sidi Sahib. La médina (54 ha) et ses faubourgs (20 ha) est un ensemble urbain qui présente toutes les composantes d’une ville arabo-musulmane », lit-on encore sur le site de l’Unesco», lit-on encore.
L’organisation onusienne présente une médina «constituée d’habitations juxtaposées réparties en quartiers que séparent des rues étroites et sinueuses; elle est entourée par des remparts qui s’étendent sur plus de trois kilomètres.»
D’après Tap.
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