Khalifa Guesmi condamné à 5 ans de prison : Ong et associations dénoncent et s’indignent

Des organisations et des associations tunisiennes et à leur tête le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), ont fermement dénoncé la condamnation du journaliste Khalifa Guesmi correspondant de Mosaïque FM à Kairouan à 5 ans de prison ferme.

Tout en exprimant leur inquiétude, les organisations ont dénoncé cette décision de justice, en affirmant qu’il s’agit de la plus lourde peine jamais infligée à un journaliste en Tunisie : «Il s’agit d’une manœuvre visant à sanctionner la presse et à faire plier les journalistes en usant de l’appareil judiciaire», ont-ils déploré.

«Cinq ans de prison ferme est une décision injuste qui s’inscrit dans le cadre d’une politique de restriction de la liberté de la presse et d’opinion», ajoute la même source, en mettent en garde contre «la politique répressive exercée par le pouvoir et contre ce qui a été qualifié de traque des militants, des journalistes et des leaders d’opinion..».

Notons que Khalifa Guesmi avait été condamné le 29 novembre 2022 à un an de prison ferme, sur la base de la loi antiterroriste, et ce suite à l’affaire de la publication d’une information, obtenue d’une source sécuritaire qu’il a refusé de dévoiler, relative à une opération sécuritaire en cours contre une organisation terroriste.

Les organisations ont également rappelé que la source sécuritaire ayant communiqué l’information au journaliste a été condamnée à 10 ans de prison pour la même accusation sur la base de l’article 62 de la loi antiterroriste, estimant que cette condamnation «pourrait décourager les sources officielles à donner des déclarations lorsqu’il s’agit d’affaires liées au terrorisme».

Rappelons aussi que les unités spécialisées de la brigade anti-terroriste ont arrêté 30 suspects dont, 17 ayant fait l’objet de mandats de dépôt émis par le parquet du pôle judiciaire antiterroriste, en mars 2022 , alors que les autres demeurent à la disposition de la justice, avait annoncé la Direction générale de la garde nationale (DGGN), estimant que «si cette opération antiterroriste n’avait pas été dévoilée via des sites et les réseaux sociaux, d’autres éléments de cette cellule auraient été arrêtés».

Pour le SNJT, l’accusation portée contre le journaliste est injuste estimant que Khalifa Guesmi a fait son travail et a transmis une information, et qu’il ne peut donc pas être poursuivi dans le cadre de ses activités professionnelles.

Y. N.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.