A partir du moment où il s’avère que les femmes ont tendance à appliquer des politiques d’hommes dès qu’elles accèdent au pouvoir et qu’elles n’ont pas à priori plus d’aptitudes que les hommes pour gouverner le monde, il serait peut-être mieux pour elles, leurs enfants et la société qu’elles consacrent leur énergie pour bien élever et nourrir d’amour leurs enfants pour en faire des hommes et des femmes bien dans leurs peaux, éduqués et utiles pour la société. Explications…
Par Sadok Zerelli *
En introduction à la grave question posée par le titre de cet article, je voudrais souligner que je fais partie de ceux et celles qui sont intimement convaincus que nous naissons tous égaux mais que ce sont l’éducation que nous recevons et l’environnement dans lequel nous grandissons qui créent les inégalités entre les personnes de même sexe ou de sexes différents.
Une deuxième remarque introductive aussi importante est que je suis conscient que mon analyse ci-après est certainement entachée, pour ne pas dire biaisée, par ma formation (je devrais dire ma déformation) d’économiste et qu’il est possible de répondre à la question posée en adoptant d’autres approches d’ordre sociologique ou philosophique ou même religieux (certains répondront à la question posée par quelques sourates du Coran et le débat est clos !).
Dans ce sens, il est important que je précise que je ne prétends pas avoir trouvé la bonne réponse à la question posée, mais que je l’ai abordée comme un candidat au baccalauréat aborderait un sujet de philosophie, en développant les idées que lui suggère la question ou la citation objet du sujet, sans forcément savoir où sa réflexion va le mener et quelle conclusion il va en tirer.
La théorie du bien-être
Ainsi, l’angle d’analyse que j’ai délibérément adopté pour essayer de répondre à cette question est celui de la théorie du bien-être (Welfare Theory), qui vise une allocation optimale des ressources humaines et matérielles disponibles dans un pays en vue de maximiser une fonction d’utilité collective telle que la satisfaction d’un individu ne peut être augmentée sans diminuer celle d’un autre (en économie du bien-être, on appelle cela l’optimum économique de Pareto, par opposition à l’optimum économique de Walras qui vise à maximiser des fonctions d’utilité individuelles qui varient d’un individu à l’autre).
Un des concepts à la base de cette théorie du bien-être, dont je suis un fervent disciple et dont j’applique quotidiennement les enseignements dans mon travail d’économiste, est le concept de coût d’opportunité, dont on verra dans la suite de cet article l’importance dans la réponse que je propose à la question posée.
Ce concept signifie simplement que le coût d’une décision ou d’une action n’est pas le coût d’ordre monétaire qu’on consacre pour la réaliser, mais la valeur du bien-être auquel on renonce en prenant cette décision. Par exemple, le coût d’opportunité d’une décision d’aller voir un film au cinéma n’est pas les 10 ou 15 dinars qu’on paie à la caisse, mais la valeur qu’on attache en terme de bien-être à passer ces deux heures à jouer avec ses enfants ou à lire de la poésie ou à flâner dans la nature…
Ces précisions étant faites, le point de départ de ma dissertation sur ce sujet est le constat que tous les hommes et toutes les femmes de ma génération (âgés autour de 70 ans) n’ont pas pu manquer de relever durant leurs vies et leurs carrières, à savoir le lent (probablement trop lent aux yeux des féministes) mais inexorable phénomène d’émancipation des femmes, qui occupent de plus en plus de postes de responsabilité et dirigent de fait de plus en plus d’entreprises petites ou grandes, d’institutions publiques nationales ou internationales, ou même de pays développés ou pas.
En Tunisie, cela s’est traduit par des secteurs entiers où les femmes sont devenues largement majoritaires en nombre tels que l’enseignement primaire ou secondaire ou même supérieur, la justice et la santé pour n’en citer que quelques uns.
Au niveau de la scène politique, les femmes occupent actuellement les plus hautes responsabilités en tant que Première ministre du pays, ministre de la Justice, ministre des Finances, ministre de l’Industrie et des Mines, ministre du Commerce, etc.
A ce sujet, on doit avoir l’honnêteté de reconnaître au président Kaïs Saïed, à qui on peut certes reprocher beaucoup de choses dans sa gestion économique et politique du pays, au moins la qualité d’appliquer le principe très «tendance» sur la scène internationale de discrimination positive à l’égard des femmes et d’être à l’avant-garde dans ce domaine.
Au niveau international, on ne compte plus le nombre de femmes premières ministres de leurs pays ou ministres des Affaires étrangères ou ambassadrices ou même ministres des Armées pourtant essentiellement constituées d’hommes qui se figent au garde-à-vous devant elles.
Conduire l’humanité vers plus de bien-être
Dès lors, la question qui se pose d’elle-même et que tout un chacun est en droit de se poser sans arrière-pensées est la suivante : est-ce-que les femmes, qui détiennent de plus en plus les rênes du pouvoir politique, économique, diplomatique et même militaire dans de plus en plus de pays dans le monde, vont pouvoir relever les défis qui se posent à l’humanité et la conduire vers davantage de paix, de prospérité et de bien-être ?
La première réponse intuitive qui vient à mon esprit est que les femmes, étant celles qui donnent la vie, sont celles qui en connaissent le plus la valeur et qu’elles vont donc réussir mieux que les hommes pour essayer de préserver ces vies et leur offrir de meilleures conditions d’épanouissement, parce qu’elles ont une fibre maternelle que les hommes n’ont pas. C’est un très gros avantage qu’elles ont sur les hommes, qui normalement devrait mieux les qualifier pour réussir à mener l’humanité à bon port et assurer l’épanouissement et le bonheur de toutes les couches de la société et dans tous les pays.
Malheureusement, l’observation objective et neutre des performances et des politiques appliquées par les femmes qui assument de plus en plus de responsabilité dans leur pays, y compris en Tunisie, ne semble pas confirmer pas cette réponse intuitive, comme je vais le détailler ci-après.
En effet, si on prend l’exemple de la Tunisie, on ne peut pas dire que la qualité des services publics de la justice, de l’éducation ou de la santé s’est nettement améliorée depuis que les femmes y occupent la majorité des postes de travail et y assument les plus hautes responsabilités. On peut même faire le constat contraire et l’expliquer par un fort taux d’absentéisme dû aux multiples congés de maternité que les femmes sont obligées de prendre durant leurs carrières et d’indisponibilité pour s’occuper de leurs enfants en cas de maladie ou pour tout autre problème de famille.
A un niveau plus général et macroéconomique, on ne peut pas dire que le gouvernement dirigé par Najla Bouden depuis près de deux ans et dans lequel les femmes occupent les postes clés brille par ses performances et ses réalisations: l’inflation n’a jamais été aussi élevée (10,1%), le taux de croissance économique aussi faible (2,2% en 2022 avec 1,23% attendus pour 2023 selon la Banque Mondiale), le taux de chômage aussi élevé (18,1%) et la dépréciation du dinar et donc de la compétitivité de nos entreprises aussi rapide (plus de 20% en trois ans)!
Les femmes aux commandes
La vérité, et rien que la vérité comme on dit devant un tribunal, est que le gouvernement de Mme Bouden, qui est certes une excellente professeure universitaire par ailleurs, brille par son silence assourdissant, dans le sens où on ne l’a jamais entendue ni elle ni la plupart de ses ministres exprimer la moindre idée.
Au niveau des pays dits développés, où l’inflation a atteint aussi deux chiffres et la récession économique s’aggrave de jour en jour, on ne peut pas dire non plus que les femmes politiques européennes qui ont accédé au pouvoir dans ces pays ont réussi mieux que leurs homologues tunisiennes pour relever ces défis, ni qu’elles ont fait preuve de plus d’imagination que les hommes dans la recherche de solutions et de plus d’humanisme dans le traitement des grands défis auxquels l’humanité fait face aujourd’hui, tels que la guerre en Ukraine qui risque de dégénérer en une guerre nucléaire avec usage d’armes nucléaires, ou le réchauffement climatique qui risque de tuer des centaines de millions de gens par la sécheresse ou par les inondations, ou même le dossier de l’immigration illégale qui est pourtant un dossier humain par essence et qui se traduit par des centaines voire des milliers de cadavres rejetés tous les jours par la mer.
Ainsi, j’ai beau cherché une trace de féminité ou une touche plus humaine dans la manière avec laquelle les femmes aux postes de commande dans ces pays dits civilisés, abordent et traitent les grands dossiers de l’actualité internationale, mais je n’en ai pas trouvé!
En réalité, ces femmes au pouvoir dans les pays dits développés, soit à titre de Première ministre, de ministre des Affaires étrangères, de ministre de la Défense ou ambassadrices à l’Onu ou dans d’autres organismes internationaux, s’avèrent être des va-t- en guerre pire que les hommes, comme on peut le voir dans certains pays européens, tels que la Suède ou la Finlande qui sont dirigées par des jeunes femmes Premières ministres, et qui, au lieu de préconiser la recherche d’une solution pacifique à la guerre meurtrière entre la Russie et l’Ukraine, se sont précipitées pour se jeter dans les bras de l’Otan et sont ainsi devenues une partie prenante au conflit. Des pays comme la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne qui ont la particularité que tous leurs ministres des Affaires étrangères ou de la Défense sont des femmes, arment à tout va l’Ukraine sans se soucier des milliers de morts qui tombent chaque jour sur le front ukrainien et même ailleurs en Afrique, à cause de la crise alimentaire mondiale qui se profile à l’horizon en raison du renchérissement des prix des produits alimentaires de base et de l’énergie que la guerre en Ukraine a provoqué.
Chez nous en Tunisie, lorsqu’on voit le cynisme avec lequel Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien ou Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, traitent le dossier de l’immigration illégale en le réduisant à sa seule dimension sécuritaire, ou même Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, qui veut imposer à la Tunisie la suppression des subventions sur les produits alimentaires de base et affamer ainsi davantage des pans entiers de la société tunisienne, comme condition pour débloquer ces malheureux 1,9 millions de dollars qu’on quémande depuis maintenant plus de deux ans, on est en droit de se demander où est la touche féminine ou la fibre maternelle que ces femmes sont censées avoir pour avoir enfanté elles-mêmes et connu les douleurs d’un accouchement pour donner naissance à la vie? Où est la dimension plus humaine de la politique qu’elles sont censées appliquer pour préserver ces vies, celles de leurs enfants dans leurs pays et des enfants des autres dans le monde ?
En vérité, toute misogynie mise à part, force est de constater que les femmes, une fois arrivées au pouvoir, appliquent en fait une politique d’hommes, avec même davantage de cruauté et de fermeté, histoire de montrer à leurs opinions publiques qu’elles peuvent gouverner sans être sujettes à aucune faiblesse et qu’elles peuvent être aussi dures sinon plus que les hommes. La majorité d’entre elles vont même jusqu’à imiter les hommes en s’habillant comme eux en costumes et pantalons et il est rare de voir une de ces hautes responsables habillée en jupes ou en tailleurs !
Le coût d’opportunité
A ce bilan qui, il faut le dire, n’est pas à l’avantage des femmes arrivées au pouvoir en Tunisie ou ailleurs dans les pays développés, vient s’ajouter le coût d’opportunité du travail des femmes supporté par la collectivité nationale, dont j’ai introduit la notion au début de cette dissertation et que je vais développer davantage ci-après.
En effet, il est difficile de ne pas faire le lien entre le travail des femmes et leur accès aux plus hautes responsabilités, qui impliquent forcément davantage de présence au bureau, de missions, etc., et donc davantage d’absence de leurs foyers, et une jeunesse de plus en plus paumée et sans repères.
La consommation de drogues douces ou dures pour fuir le monde réel, les mouvements LBGTA+ (homosexuels, bisexuels, transsexuels, asexuels …) qui se répandent comme une trainée de poudres dans le monde entier à partir de ces pays dits civilisés, sont à mon sens un phénomène à lier directement aux sacrifices familiaux qu’ont dû faire ces femmes cadres pour arriver au sommet du pouvoir et faire de belles carrières nationales ou internationales.
Certes, elles ont toutes les moyens financiers de se payer les services de nounours même diplômées, qui soient capables de nourrir et de prendre soin de leurs enfants, mais elles ne peuvent jamais leur donner ce dont ils ont le plus besoin pour devenir des personnes adultes épanouies et équilibrées : l’amour d’une mère. Pour en illustrer l’importance, combien de ma génération auraient réussi dans leur études et fait de belles carrières professionnelles, si nous n’avions pas trouvé à notre retour de l’école une mère dévouée, souvent analphabète ou presque, qui chauffait nos repas, soignait nos petits bobos et nous donnait le petit bisou qui nous permettait de recharger nos batteries pour retourner à l’école?
A ce sujet, le fait qu’aux Etats-Unis jusqu’à 12% de la population dans certains Etats sont transsexuels, parce que dès la première crise de puberté ces jeunes se sont précipités pour suivre des traitements hormonaux afin de changer leur sexe biologique, faute de personnes et surtout de mères pour les écouter et les aider à traverser cette période difficile de leur croissance, est très grave pour l’avenir de l’humanité.
Écouter des débats sur YouTube sur des questions aussi surréalistes que «qu’est ce qu’une femme ?» ou «un homme peut-il tomber enceint ?» ou «faut-il garder des toilettes séparées pour les filles et les garçons dans les lycées et les lieux publics ou faut-il au contraire installer des toilettes mixtes afin de résoudre une fois pour toute la question des transgenres qui ne savent pas quelles toilettes ils ont le droit de fréquenter?» nous fait sourire en Tunisie, protégés que nous sommes ou que nous croyons l’être par nos valeurs traditionnelles et notre islam qui proscrit toutes les déviations sexuelles.
Mais nous avons tort de sourire à l’écoute de ces débats, parce qu’avec Tik-Tok, Instagram et autres réseaux d’influenceurs, que nos jeunes écoutent avec avidité grâce à Internet, ces débats et ces comportements déviationnistes arriveront chez nous plus vite que nous le pensons et contamineront notre jeunesse et notre civilisation.
En conclusion, la réponse que je tire personnellement des idées et arguments exposés plus haut, à la question posée dans le titre de cet article, ne plairait certainement pas à la majorité des femmes et surtout les plus féministes d’entre elles, qui vont sûrement me traiter de tous les noms d’oiseaux et me qualifier de misogyne, rétrograde, phallocrate, obscurantiste, patriarcal et que sais-je encore, mais je l’écris quand même: NON, les femmes ne sont pas plus aptes que les hommes pour gouverner le monde !
Je pousserais le bouchon de la provocation même un peu plus loin : si on veut atteindre un optimum économique du type de Pareto, basé sur la maximisation d’une fonction d’utilité collective, et non un optimum économique du type de Walras, basé sur la maximisation de fonctions d’utilité individuelles, et à partir du moment où il s’avère que les femmes ont tendance à appliquer des politiques d’hommes dès qu’elles accèdent au pouvoir et qu’elles n’ont pas à priori plus d’aptitudes que les hommes pour gouverner le monde, il serait peut-être mieux pour elles, leurs enfants et la société qu’elles consacrent leur énergie pour bien élever et nourrir d’amour leurs enfants pour en faire des hommes et des femmes bien dans leurs peaux, éduqués et utiles pour la société.
En écrivant cela, je sais que je vais en prendre pour mon grade, de la part des féministes et autres défenseurs des droits des femmes, mais tant pis …
* Economiste-consultant international.
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