Patrimoine mondial de l’Unesco : le dossier de Djerba en bonne voie

Le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sera à l’agenda de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial qui aura lieu du 10 au 25 septembre, à Riyad (Arabie Saoudite).

Selon un communiqué de l’Unesco publié lundi 31 juillet, le Comité se réunira pour examiner les dossiers de 53 sites candidats à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, dont des sites naturels, des sites culturels et des sites mixtes (naturels et culturels).

À partir du 16 septembre, le Comité commencera l’examen des propositions, en débutant par les candidatures qui n’ont pas pu être examinées l’année dernière. La séance sera diffusée en webcast.

Le 11 septembre l’Unesco et les autorités saoudiennes tiendront une conférence de presse qui sera diffusée en ligne.

«Djerba : paysage culturel, témoignage d’un mode d’occupation d’un territoire insulaire» sera parmi les sites culturels nominés en 2023.  Sur la même liste, figurent également les dossiers de pays comme la Palestine (Ancien Jéricho / Tell es-Sultan), la Turquie (Mosquées médiévales d’Anatolie dotées de colonnes et d’une structure supérieure en bois) et l’Iran (Le paysage culturel de Masouleh).

Uruq Bani Ma’arid est sur la liste des Sites naturels nominés en 2023. C’est l’une des plus grandes zones protégées d’Arabie Saoudite qui renferme des espèces animales comme l’Oryx d’Arabie et la Gazelle d’Al Reem. Cette zone se trouve dans l’extrémité ouest du grand désert de sable d’Ar-Rub’ al-Khali, à environ 700 km au sud de la capitale Riyad.

Le Comité examinera également l’état de conservation de 260 sites déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, dont 55 figurent également sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

À ce jour, le Comité a inscrit 1 157 sites dans 167 pays sur la Liste du patrimoine mondial. Composé de représentants issus de 21 États parties ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial, le Comité est chargé de la mise en œuvre de celle-ci.

A propos du dossier de l’île de Djerba 

Après plusieurs initiatives commencées dans les années 70, le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial a été finalement accepté, début mars 2022, à l’Unesco. Déposé le 1er février 2022, il a été retenu après avoir été évalué par l’Organe consultatif sur le patrimoine culturel de l’Organisation onusienne.

Pour rappel, au mois de février 2012, l’Institut national du patrimoine (INP), relevant du ministère des Affaires  Culturelles, a proposé l’inscription de l’île de Djerba sur la liste indicative du Patrimoine mondial.  Après une période de 6 ans, le dossier n’a pas réussi à avoir l’accord favorable des experts onusiens. Les dernières années, la Tunisie a multiplié les démarches en présentant un dossier qui répond aux standards de l’Unesco.

Le dossier est composé de 31 sites et monuments, lit-on sur le site de l’Association de sauvegarde de l’île de Djerba (ASM) qui revient sur l’historique de ce dossier et les multiples initiatives depuis le milieu des années 70.

Sur une superficie de 514 km2, Djerba occupe l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la Méditerranée. La valeur universelle exceptionnelle (VUE) retenue pour le dossier de candidature de Djerba est un bien en série (menzels, houchs, mosquées, fondouks, huileries…).

Un carrefour au cœur de la Méditerranée

«Une liste de 24 monuments, proposés à l’inscription, sont implantés partout sur l’île et touchent à l’ensemble du territoire avec une concentration qui suit géographiquement le croissant fertile. Les monuments proposés sont deux de Sidi Salem, Sidi Smain, Tajdit, Abou Messouer (Al Jamaa El Kebir), Cheikh, Sidi Jmour, Moghzel, Imghar, Guellala, Sidi Yeti, Louta, Essalaouti, El Fguira, Tlakine, Medrajen, El Bessi, Fadhloun, Berdaoui, Welhi, Sidi Zikri, Mthaniya, Synagogue La Ghriba et l’église Saint Nicolas», peut-on lire sur le site de l’Unesco.

«Par sa situation géographique et par la place qu’elle a occupée dans l’histoire tant régionale que méditerranéenne, l’île de Djerba peut être considérée comme le carrefour de la Méditerranée antique et médiévale», peut-on lire aussi.

Le riche patrimoine culturel de cette île chantée par Homère sous le nom d’«île des Lotophages», «n’occulte pas la beauté et la qualité des paysages naturels encore sauvegardés mais qui se trouvent menacés par la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment l’expansion de l’urbanisation»,  lit-on encore dans le dossier présenté à l’Unesco.

La Tunisie compte 7 sites et monuments classés au patrimoine mondial, depuis 1979 jusqu’à 1997: Médina de Tunis / Site de Carthage /Amphithéâtre d’EL Jem (1979), Site de Kerkouane (1986), Médina de Sousse / Médina de Kairouan (1988) et Dougga (1997). De 1997 jusqu’aujourd’hui, aucun autre nouveau site tunisien n’a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

En prévision de la tenue de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial, prévue à Riyad, le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco a été, le 22 juillet courant, au centre d’une séance de travail ministérielle.

A cette occasion, il a été convenu de mettre en place une équipe de travail réunissant des représentants de ministères concernés  en vue de prendre les mesures nécessaires pour la mise en œuvre des recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Conseil international des monuments et des sites (Icomos). Le but étant de garantir toutes les chances pour l’inscription de Djerba sur la liste du patrimoine mondial.

Source : Tap.

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