Bien que la pandémie ne retienne plus l’attention de nos médias et puisse sembler être un souvenir pour certains, le coronavirus continue de se propager et la récurrence de nouveaux variants peut représenter un danger, en tout cas pour certaines catégories de la population à la santé fragile…
Par Hssan Briki
Les variants de Covid-19 se sont multipliés au rythme de la propagation de l’épidémie. Avec le temps, ils sont devenus plus résistants et se transmettent plus facilement que la souche classique du virus. À la mi-juillet, un nouveau variant, nommé Eris, est sous étroite surveillance de l’OMS en raison d’un nombre accru de mutations qui le rendent potentiellement plus évolutif et transmissible.
Variant «d’intérêt» dit l’OMS
Techniquement appelé EG.5, Eris est une sous-lignée du variant Omicron, initialement signalé en Inde le 17 février 2023, avant d’être désigné le 19 juillet, comme «variant sous surveillance». Jusqu’à présent, la situation est sous contrôle, sans surcharge hospitalière, notamment dans les services de réanimation. Dans les pays où ce variant s’est propagé, aucune augmentation significative des cas graves n’a été signalée par rapport aux variants précédents d’Omicron.
Le nouveau variant présente les symptômes habituels du virus initial : fièvre, rhinite, maux de gorge, maux de tête, toux sèche, voire grande fatigue… Cependant, il semble être plus transmissible, avec un taux de propagation mondiale important, passant de 7,6% des cas de Covid-19 à la fin du mois de juin à 17,4% à la fin du mois de juillet. C’est la raison pour laquelle l’OMS l’a qualifié de «variant d’intérêt» dans son communiqué du 9 août courant. Selon le magazine Forbes, l’agence britannique de sécurité sanitaire estimait, le 20 juillet dernier, que près de 15% des cas au Royaume-Uni étaient dus à ce sous-variant, avec une augmentation de plus de 20% par semaine. Cette tendance était également observée aux États-Unis, où ce variant était, au 5 août, responsable de 17% des infections.
Eris non encore détecté en Tunisie
Pour la Tunisie, ce nouveau sous-variant d’Omicron n’a pas encore été détecté. Lors d’une intervention à la radio Shems FM, le 25 août, Hechmi Louzir, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis et membre du comité scientifique de lutte contre le coronavirus, a souligné que les dernières analyses génomiques du Sars-Cov-2 n’ont jusqu’à présent révélé aucune présence de ce sous-variant dans notre pays. Il a noté qu’«après l’analyse de 12 à 13 échantillons génétiques, aucune infection n’a été constatée ». Concernant la situation épidémiologique du pays, Louzir a affirmé que la Tunisie fait actuellement face à une recrudescence des cas de porteurs du virus, touchant plusieurs régions. Certains ont été hospitalisés, mais cette augmentation de vas n’exerce pas encore une pression insoutenable sur la capacité d’accueil des hôpitaux ni sur la gestion des cas, a-t-il rassuré.
Mais ce n’est pas une raison pour dormir sur ses deux oreilles. D’autant que les plus touchés par le nouveau variant sont les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ou présentant des signes d’immunodéficience. Cela concerne surtout ceux qui n’ont pas été vaccinés au cours de l’année précédente pour renforcer leur immunité.
D’où la crainte des conséquences prévisibles d’un relâchement potentiel de la vigilance collective face à une menace toujours présente. D’où également l’intérêt de rester pleinement engagés dans la lutte contre la propagation du virus et de maintenir des mesures préventives rigoureuses, notamment la vaccination, la sensibilisation aux gestes barrières et les précautions à prendre avec les personnes à risque et les seniors, même au sein de groupes considérés à tort comme moins vulnérables.
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