Tunisie : 2011-2024, entre mirage et réalité

Le 14 janvier 2011 marque une date historique pour la Tunisie, un jour où le peuple, assoiffé de changement, s’est insurgé contre un système de gouvernance mafieux et oppressif. Ce mouvement populaire a été le catalyseur d’un changement significatif, mais pas nécessairement comme beaucoup l’avaient espéré.

Par Leith Lakhoua *

À cette époque, la Tunisie était gouvernée par des lobbys puissants, souvent représentés par des familles influentes qui régnaient sur l’économie nationale. Bien que cette situation ait permis une certaine stabilité économique, elle a également engendré un manque flagrant de perspectives d’amélioration et d’évolution pour la majorité des Tunisiens. Cet état de fait a alimenté un sentiment d’injustice et de frustration, menant à la révolte populaire.

Turbulence

Toutefois, le chemin vers une démocratie pleinement fonctionnelle et équitable s’est avéré semé d’embûches. Dans les années qui ont suivi, la Tunisie a connu une période de turbulences, caractérisée par une mainmise des islamistes et des opportunistes politiques. Ces nouveaux acteurs, souvent inexpérimentés, ont contribué à une certaine débâcle économique et sociale, éloignant ainsi le pays de l’idéal démocratique initialement poursuivi.

Malgré ces défis, l’arrivée au pouvoir du président Kaïs Saïed a marqué un tournant. Bien que manquant d’expérience politique, ce dernier a été perçu comme un leader honnête, doté d’une volonté sincère de sauver le pays, non seulement des influences internes néfastes mais aussi de l’ingérence étrangère. Sa présidence a initié un processus lent mais progressivement fructueux, visant à remettre la Tunisie sur la voie de la stabilité et du développement.

En conclusion, la révolte du 14 janvier 2011 en Tunisie, loin d’être un simple soulèvement populaire, a été le début d’un parcours complexe et difficile vers une véritable démocratie.

Résilience

Entre les espoirs initiaux et la réalité actuelle, la Tunisie continue de lutter pour trouver un équilibre entre le changement radical et la stabilité nécessaire à son développement. Les années qui ont suivi la révolte ont révélé les défis inhérents à la transition démocratique, notamment dans un contexte régional et international complexe.

Malgré les obstacles, la Tunisie d’aujourd’hui témoigne de la résilience et de la détermination de son peuple. La route vers une démocratie pleine et entière est longue et semée d’embûches, mais l’histoire récente du pays montre qu’avec la patience, l’intégrité et une volonté politique sincère, les progrès sont possibles.

Ainsi, la révolte du 14 janvier 2011, bien plus qu’une simple réaction à un régime autoritaire, a été le point de départ d’une renaissance nationale. Elle continue d’inspirer un peuple en quête d’un avenir meilleur, ancré dans les valeurs de justice, d’équité et de liberté.

* Expert consultant en logistique et organisation industrielle et conseiller auprès de l’Amen Bank.

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