Diplomatie, réciprocité et ingérence  

Le président Saïed a donné des instructions à Mounir Ben Rejiba, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, en le recevant mercredi 15 mai 2024, au Palais de Carthage, pour protester auprès de certains ambassadeurs étrangers accrédités en Tunisie contre toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Khémaïs Gharbi *

La défense de la réciprocité dans toutes les relations, en particulier dans le contexte international, est un principe fondamental du droit international, crucial pour promouvoir l’équité et le respect mutuel entre les nations. Lorsqu’un déséquilibre se manifeste, des tensions peuvent surgir, pouvant potentiellement être interprétées comme une ingérence dans les affaires souveraines d’un État.

Les règles établies par des accords internationaux, tels que la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, établissent un cadre de réciprocité essentiel au bon fonctionnement des relations entre les Etats.

De même, les accords bilatéraux, multilatéraux, et la Charte des Nations Unies soulignent l’importance de la compréhension mutuelle et du respect de la souveraineté de chaque État partie.

Donneur de leçons

Critiquer les actions d’un gouvernement à l’intérieur de ses frontières sans reconnaître le principe de réciprocité peut être vu comme un acte contraire aux principes d’égalité entre les nations et de respect de leur autonomie.

La reconnaissance de la souveraineté de chaque État – par des actes concrets et un comportement adéquat en toutes circonstances – est un pilier essentiel pour maintenir un ordre international juste et équilibré, favorisant la stabilité et la coopération entre les nations.

S’en écarter par calcul politique pour avancer des pions, ou pire encore, par une mauvaise habitude héritée d’un passé colonial révolu à jamais, est encore plus grave lorsqu’il prend l’aspect de donneur de leçons. Ce comportement non seulement nuit aux relations internationales, mais compromet également les efforts visant à construire un monde plus juste et respectueux de la diversité des nations et de leurs aspirations.

Comportement paternaliste

Ce comportement paternaliste est à double tranchant. D’un côté, il met la fibre nationale à vif et la provoque même, et de l’autre, il pêche dans des eaux troubles d’un pays qui sort d’une période difficile.

C’est un chemin glissant et dangereux. Aucun Tunisien n’acceptera d’ouvrir la moindre fenêtre pour laisser passer ceux que notre combat pour l’indépendance de la Tunisie a fait sortir par la grande porte.

Qu’on se le dise.

Ecrivain et traducteur.

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