Suite à la condamnation, hier, mercredi 22 mai 2024, en première instance, de Borhen Bsaies et Mourad Zeghidi, à 12 mois de prison ferme dans deux affaires séparées, la direction de la rédaction de la radio IFM a exprimé, aujourd’hui, sa «solidarité totale et inconditionnelle» avec les deux journalistes de ladite radio et leurs familles.
«Tout en réaffirmant sa détermination à réaliser l’équilibre requis dans ses émissions et à donner un espace équivalent à toutes les opinions quelles que soient leurs orientations», la direction de la rédaction de la radio IFM «exprime sa crainte de ne pouvoir atteindre cet objectif à la lumière des dernières arrestations ayant touché certains parmi les meilleurs de ses éléments et des acteurs du secteur de l’information et de la presse».
La direction de la rédaction de la radio IFM «renouvelle son appel à ce que les sanctions privatives de la liberté soient une exception et non la règle dans les délits de presse, et à ce que les poursuites contre les journalistes [dans l’exercice de leur métier] soient en vertu des décrets-lois 115 et 116 de 2011 organisant le métier de journaliste, dans l’exclusion de toute autre loi.»
Rappelons que Borhen Bsaies et Mourad Zeghidi ont été condamnés en vertu du décret-loi 54 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication promulgué en 2022 par le président Kaïs Saïed, et qui est considéré par les journalistes et les acteurs de la société civile comme une loi «liberticide» et «anticonstitutionnelle».
Leur collègue, avocate et chroniqueuse dans la même radio, Sonia Dahmani, est poursuivie elle aussi en justice dans trois procès intentés contre elle, et également pour des déclarations médiatiques .
I. B.