La France ne doit pas interférer dans les affaires de la Tunisie

Les relations actuelles entre la France et la Tunisie semblent aujourd’hui tendues, en raison de pressions géopolitiques de plus en plus complexes.

Leith Lakhoua

Alors que la chaîne d’information LCI rapporte sans hésitation que le groupe Wagner, affilié à la Russie, s’implante en Tunisie, la presse française s’intéresse vivement à la situation politique tunisienne. Des titres tels que ‘‘La dérive autocratique de la Tunisie’’ dans Le Point, ‘‘Qu’est-ce que le décret 54 contre les fausses informations accusé de menacer les libertés ?’’ dans Le Figaro, et ‘‘La Tunisie, cible des attentions croissantes de la Russie’’ dans Le Monde reflètent une préoccupation croissante de la France concernant la direction politique que prend la Tunisie.

Cependant, cette attention de la France suscite des critiques acerbes à Tunis. Beaucoup estiment que la France, avec son passé colonial, continue de se comporter comme une puissance néocoloniale voulant dicter à la Tunisie, et à ses autres anciennes colonies, la politique et la stratégie à suivre. Cette attitude paternaliste est de plus en plus perçue comme une ingérence inappropriée dans les affaires internes des pays concernés, dont la Tunisie, remettant en cause leur droit à décider seuls de leur avenir et de leurs alliances.

La France, selon ces critiques, devrait d’abord s’atteler à résoudre ses propres problèmes en matière de droits de l’homme et de libertés. Les récents incidents sur le sol français et à l’international montrent des atteintes significatives à ces droits, remettant en question la position morale de la France qui croit pouvoir encore critiquer d’autres nations.

En effet, des voix s’élèvent à Tunis et ailleurs pour dire que la France ferait mieux de prendre exemple sur ces pays comme la Tunisie, qui se soucient de leurs propres défis et n’interfèrent jamais dans les affaires des autres.

Le respect de la souveraineté tunisienne est crucial. Toute nation a le droit de tracer son propre chemin sans subir de pressions extérieures.

Si la France aspire à maintenir de bonnes relations avec la Tunisie, elle doit respecter ce principe fondamental et éviter de projeter une image néocolonialiste. La coopération entre les deux pays ne peut être fructueuse que dans un cadre de respect mutuel et de non-ingérence.

Il est essentiel pour la France de revenir à la raison et de respecter les décisions souveraines de la Tunisie. Les relations internationales doivent se baser sur le respect mutuel et l’égalité, permettant ainsi à chaque nation de déterminer librement son destin sans pressions extérieures indésirables.

* Consultant en logistique et organisation industrielle.

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