La Tunisie doit se préparer aux bouleversements à venir en Europe

 La montée de l’extrême droite dans l’Union européenne (UE), notre principal partenaire, et pas seulement économique, posera de nouveaux défis à Tunisie, pays d’émission et de transit de migrants. Cette lame de fond pourrait nous poser aussi des problèmes, si nous ne nous préparons pas comme il se doit aux bouleversements à venir et qui sont déjà prévisibles.

Elyes Kasri *

Soucieux des intérêts nationaux et de ceux du plus d’un million de Tunisiens établis légalement et illégalement en Europe, il nous revient d’analyser sereinement et objectivement et sans parti pris politique ou idéologique, l’impact de la montée en puissance de l’extrême droite chez nos principaux partenaires européens, surtout qu’il commence à régner dans notre pays une ambiance électorale qui ne dit pas son nom.

En effet, après la confirmation de la mainmise de l’extrême droite sur la scène politique italienne, l’Allemagne vire encore plus à droite avec la montée en force du parti d’extrême droite AFD (Alternative pour l’Allemagne), tandis que la France, notre principal partenaire culturel, économique et migratoire, risque fort d’être dirigée dans quelques semaines par un gouvernement d’extrême droite anti-immigrés, anti-arabe et islamophobe.

Il importe de nous interroger sereinement sur une éventuelle relation entre notre gestion de la migration subsaharienne et la montée de l’extrême droite européenne ainsi que l’impact de cette lame de fond et potentiellement tsunami xénophobe et islamophobe sur les intérêts de la Tunisie au moment où sa stature a connu de meilleurs jours tant dans sa sous-région maghrébine, qu’en Afrique et au Moyen-Orient, région du Golfe comprise et peut être même en premier lieu.

* Ancien ambassadeur.