Sculptures : Hechmi Marzouk et la beauté faite femmes  

«L’art étant la beauté et la beauté souvent faite femme», murmure l’artiste et sculpteur tunisien de renom Hechmi Marzouk en posant amoureusement son regard dans sur ses sculptures exposées actuellement et jusqu’au 24 juin 2024 à la galerie d’art Saladin à Sidi Bou Said, sous le titre «Genèse sculpturale».

Du haut d’une carrière artistique d’une trentaine d’années, l’artiste ne fait pas mystère de son addiction pour la femme, mère et amante, maîtresse de son destin et actrice de l’histoire du monde, qu’il exprime à travers une vingtaine de sculptures en marbre, bronze et laiton accompagnées de leurs esquisses, sources premières de son inspiration qu’il transforme en modèles, auxquels il donne âme.

«La liseuse à l’enfant», «En lisant son journal», «Le grand écart», «En quittant le bain maure», «La fertilité féminine», «La danseuse des 1001 nuits», «L’affection maternelle», «La séductrice du marché» ou encore «Gestation heureuse» sont autant de titres révélateurs d’un univers visuel particulier où la représentation de la femme, la mère ou l’épouse, occupe une place centrale. Dans cette exposition, la maternité est un thème majeur, elle est déclinée à travers des formes généreuses, des rondeurs altières, des clairs-obscurs suggestifs et des abandons propices à la méditation.

Dans ses sculptures, Hechmi Marzouk magnifier la féminité et la maternité, sources de toutes formes d’émergence vitale. «Chaque sculpture retrace une histoire de mon enfance, raconte l’amour de ma mère, évoque des souvenirs dans ma ville natale de Mahres, entre vécus, nostalgies, rêveries et imaginaire», déclare l’artiste.

«Genèse sculpturale est un hymne à la femme, matrice de toute vie et source de tout être, qui jalonne le chemin de notre vie», ajoute-t-il. Et de souligner : «J’ai voulu montrer la femme heureuse qui porte son bébé, la femme joyeuse qui lit un livre tranquillement, la femme libre et rebelle qui danse, la femme à la fois sensuelle et pudique, gracieuse et élégante, enveloppée dans une robe ou en sefsari, la femme qui respire la poésie et le mystère, déesse de l’antiquité et des temps modernes».

Dans cet univers féminin, le regard bienveillant de Habib Bourguiba, émancipateur des Tunisiennes, est bien présent avec le prototype en résine de la célèbre statue équestre réalisée par le sculpteur «par devoir de mémoire mais aussi de reconnaissance», lance-t-il.

I. B. (avec Tap)

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