Les syndicats jouent un rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs. Mais ils ne doivent pas interférer dans le processus politique de manière destructrice. Aussi les grèves générales doivent-elles être envisagées avec prudence et dans des contextes où elles sont justifiées par des revendications réelles et concrètes.
Leith Lakhoua *
Lors de sa dernière réunion à Monastir, le Conseil national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décidé d’organiser une grève générale. La décision prise par le Conseil devra, selon le règlement général de la centrale syndicale, les détails de ce mouvement de protestation, notamment sa date, seront fixés lors de la prochaine réunion du bureau exécutif national.
Depuis trois ans, l’UGTT se positionne contre les réformes mises en place par le président Kaïs Saïed. Toutefois, cette opposition semble déconnectée de la réalité, car les réformes du président ont abordé plusieurs problèmes sociaux et ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Les augmentations du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et les avancées dans le secteur de l’éducation en témoignent.
La décision de déclencher une grève générale à un moment aussi critique, à peine un mois avant les élections présidentielles, soulève des interrogations. Ce mouvement pourrait compromettre les efforts visant à stabiliser l’économie et à préparer le terrain pour des élections sereines. L’UGTT semble vouloir utiliser ce levier pour entrer en conflit avec les institutions de l’État, ce qui pourrait engendrer des perturbations économiques majeures.
Il est essentiel de rappeler que les syndicats jouent un rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs. Cependant, il est tout aussi important qu’ils n’interfèrent pas dans le processus politique de manière destructrice. Les grèves générales doivent être envisagées avec prudence et dans des contextes où elles sont justifiées par des revendications réelles et concrètes.
Dans ce contexte, il est impératif que la présidence de la république prenne des mesures pour restaurer l’ordre et la stabilité. Les enjeux économiques et sociaux de la Tunisie ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel des tensions politiques. Il est crucial de garantir un équilibre entre les revendications syndicales et la nécessité de maintenir une économie stable et fonctionnelle, surtout à l’approche d’élections décisives pour l’avenir du pays.*
* Consultant en logistique et organisation industrielle.