Les frères Mraihi et Yacine Boularès se sont produits hier soir, lundi 17 juillet 2017, dans le cadre de la 53e édition du Festival international de Hammamet.
Les deux concerts, qui ont meublé la soirée d’hier au théâtre de plein air de Hammamet, ont été deux moments magiques. Il y avait de la beauté, de la grâce et de la joie que les frères Mraihi, Yacine Boularès et leurs compagnons ont su distiller dans un mélange de virtuosité technique et de magie artistique.
Frères Mraihi: virtuosité et inventivité
Dans leurs concerts, les deux groupes ont proposé une musique à la fois complexe et subtile, portée par une grande maîtrise instrumentale et une inspiration enracinée dans le patrimoine et puisant dans le répertoire universel.
Dans la première partie de la soirée, les frères Mraïhi, qui étaient accompagnés par le violoniste virtuose suisso-indien Baiju Bhatt, le saxophoniste Valentin Conus, le maître des tablas indiennes Prabhu Edouard, le batteur Maxence Sibille et le bassiste Jean-Pierre Schaller, ont prouvé s’il était encore besoin, leur virtuosité alliée à une inventivité musicale, ne reculant devant aucune audace mélodique ou rythmique.
Ils ont profité de l’occasion pour jouer des extraits de leur dernier album ‘‘Beyond the borders’’, où ils poussent cette expérience des limites aux confins du maqam arabe, du free jazz et de la world-music, dans une sorte de voyage au-delà de la musique même.
Les éléments musicaux empruntés aux diverses cultures, arabe, andalouse, turque, iranienne ou autres indienne, sont triturés, déstructurés et recomposés pour donner naissance à des sonorités à la fois familières et inédites, et en tout cas surprenantes d’efficacité.
Yacine Boularès: Une incroyable fusion de sources musicales
On pensait avoir atteint le summum de la créativité musicale et que ce groupe fera de l’ombre à celui qui va se produire juste après lui. Ce ne fut pas le cas. La suite se révélera tout aussi intéressante, plaisante et jouissive.
En effet, le groupe de Yacine Boularès, un des jazzmen les plus talentueux de sa génération, a montré la même verve inventive. Il a joué quelques morceaux de sa dernière création ‘‘Ajoyo’’, offrant au public un voyage aux confins du jazz, de la soul music et des rythmes traditionnels africains : une incroyable fusion de sources musicales différentes mais que les musiciens ont réussi à faire dialoguer. La voix cristalline de Sarah E. Charles a ajouté à la magie du concert, en emportant les amateurs de jazz dans les transcendances de ses envolées lyriques, avec constance et passion qui font plaisir à entendre.
On se laisse embarquer dans ce voyage dont la voie est balisée par les musiciens du groupe de Yacine Boularès, Ben Rando, Ralph Lavital, Sam Favreau et Guilhem Flouzat, jusqu’à une heure tardive de la nuit, en pensant aux monstres sacrés de l’afro-jazz, Tony Allen et Charlie Parker.
I. B. (avec communiqué).
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