Malgré les déclarations d’intention des responsables des deux pays, les échanges entre la Tunisie et l’Algérie n’augmentent pas, mais déclinent constamment.
Par Mohamed Rahmani, correspondant en Algérie
Les relations entre l’Algérie et la Tunisie, souvent qualifiées d’excellentes, n’ont pourtant pas boosté les échanges économiques malgré la bonne volonté affichée par les gouvernements des 2 pays.
Les 8 accords portant sur la coopération dans différents domaines, signés lors de la 21e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne le 9 mars 2017, se sont peu ou pas encore concrétisés sur le terrain, exception faite de la coopération en matière de sécurité qui, elle, ne cesse de renforcer pour faire face à l’ogre terroriste qui fait peur aux deux peuples voisins.
La population frontalière attend toujours
Entre autres projets communs annoncés et non concrétisés, on citera celui relatif à l’approvisionnement en gaz naturel de la ville de Sakiet Sidi Youssef, annoncé lors de cette dernière session, qui est apparemment resté sans suite.
Les populations vivant sur la bande frontalière, qui avaient fondé beaucoup d’espoirs dans l’amélioration de leurs conditions de vie, attendent toujours.
Sur le plan échanges économiques la tendance est à la baisse et l’entente entre les 2 pays n’a pas donné lieu à une prise en charge réelle si bien que pour le premier semestre 2017, on a même enregistré un recul.
Les chiffres publiés par l’Institut national tunisien des statistiques font état d’une baisse de l’ordre de 65 millions de dollars des exportations algériennes vers la Tunisie soit 290 millions de dollars alors que, pour la même période en 2016, ce chiffre atteignait 355 millions de dollars. Cette situation s’explique par la baisse des prix des hydrocarbures qui représentent l’essentiel des exportations de l’Algérie vers la Tunisie.
Côté tunisien, la même tendance est observée puisque ce pays a exporté vers l’Algérie durant le premier semestre 2017 pour 184 millions de dollars de produits tels que le ciment, le phosphate, les produits agricoles et agroalimentaires, alors que, pour la même période en 2016, les Tunisien avaient exporté pour 347 millions de dollars.
Cette baisse sensible des échanges économiques entre les 2 pays s’explique par la crise frappant les 2 voisins, qui ont adopté des politiques d’austérité et une gestion rigoureuse des ressources de sorte à veiller à leurs équilibres financiers.
Blocus algérien sur certains produits tunisiens
L’Algérie et la Tunisie essayent malgré tout de conserver le niveau des échanges avec des accords préférentiels dont l’objectif est de les renforcer et les améliorer.
Toutefois, il faut souligner que certaines mesures qualifiées d’anormales par les fabricants tunisiens de produits vétérinaires, notamment en l’occurrence Sovetex, Medivet, Timpharm, Tunivet Afrimed, Ceva Tunisie, ont été très mal perçues car assimilées à un véritable blocus imposé par l’Algérie contre ces produits.
Le marché algérien des produits vétérinaires représente quelque 60 millions de dollars dont près de 50% sont réalisés avec l’Europe et les Etats-Unis à des prix 3 à 4 fois plus chers que ceux proposés par les fabricants tunisiens.
Ce blocus dure depuis 2012 et n’est pas près d’être levé et il faut y voir l’influence des laboratoires américains.
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