Des manifestations ont été organisées, samedi 13 janvier 2024, tout autour du globe pour demander un cessez-le-feu dans la guerre que mène Israël contre Gaza depuis plus de 100 jours et qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessé. A Paris, la mobilisation a été très forte, comme en témoigne notre reportage.
Reportage photographique de Abdellatif Ben Salem
Les manifestants qui appartiennent à diverses communautés (arabes et européennes, musulmanes, chrétiennes et juives) et de sensibilités politiques, plutôt de gauche et de centre-gauche, ont été des milliers à défiler de nouveau dans la capitale française dans un long cortège, pour dénoncer les crimes de guerre perpétrés par Israël dans les territoires palestiniens depuis plus de 70 ans, soutenir la requête de l’Afrique du Sud contre l’Etat hébreu auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye et demander un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au bain de sang à Gaza et en Cisjordanie occupés.
Beaucoup de manifestants brandissaient des pancartes dénonçant le soutien des États-Unis et de plusieurs Etats européens, notamment l’Allemagne et la France, à l’Etat génocidaire d’Israël, et appelaient à la création d’un Etat palestinien indépendant sur les territoires accordés par les Nations-Unies au peuple de Palestine. D’autres accusent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’être un «criminel de guerre» et exigent sa comparution devant un tribunal international.
La motivation des manifestants semble avoir a été décuplée par la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la CIJ, le pays africain accusant Israël de génocide envers les Palestiniens et exigeant, outre la condamnation de l’Etat hébreu, la cessation immédiate des hostilités.
«Halte au génocide», «Vive la résistance palestinienne», «Nous sommes tous des Palestiniens», «Stop au massacre à Gaza»,«Le droit à la vie pour les Gazaouis», «Le bombardement des enfants n’est pas une autodéfense», «Des sanctions contre les criminels de guerre israéliens»… pouvait-on notamment lire sur les pancartes déployée à cette occasion, alors que manifestants ont entonné divers chants de solidarité avec le peuple palestinien.
Rassemblé place de la République, à l’appel de plusieurs associations, syndicats, et de partis politiques dont La France Insoumise (LFI), le cortège de soutien à Gaza et à la Cisjordanie a appelé à un cessez-le-feu total et permanent en Palestine, et particulièrement à la fin des attaques israéliennes contre les civils de la bande de Gaza.
«On ne peut pas détourner le regard, on ne peut pas fermer les yeux, on ne peut pas se dire qu’il ne faut plus y penser et que ça passera», plaide Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV (Les écologistes, Europe Écologie Les Verts), qui assure vouloir «marcher aussi longtemps qu’il le faudra». La responsable de 37 ans, interviewée par l’agence Anadolu au départ de la manifestation parisienne, réclame «la fin de l’apartheid et de la colonisation illégale».
Au niveau national et international, elle plaide pour «des sanctions envers l’Etat d’Israël comme quand le droit international est bafoué» et également «la fin de la coopération militaire entre la France et Israël».
Dans un entretien à la l’agence de presse turque, Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, est revenu sur les raisons de sa présence dans le cortège parisien, indiquant qu’il espère que «la justice se fasse» et que «des délégations de la Cour Pénale Internationale puissent aller sur place» pour «regarder et poser des actes juridiques sur ce qu’il s’est passé le 7 octobre et depuis».
«La justice arrive toujours en décalage (…) mais c’est important qu’il puisse y avoir une qualification juridique de ce qui est en train de se passer en Israël et en Palestine», déclare le maire de Grenoble. Et de poursuivre: «Du côté des autorités Françaises nous souhaitons qu’elles appellent non seulement évidemment à la libération immédiate des otages, mais également à un cessez-le-feu immédiat car nous ne pensons pas que l’objectif d’Israël de détruire le Hamas soit un objectif ni viable ni réaliste et nous ne pensons pas qu’il puisse respecter les droits humains, le droit humanitaire et le droit international».
Pour rappel, la situation à Gaza demeure précaire, avec plus 23 843 personnes tuées et 60 317 blessés, par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne.
Les attaques israéliennes ont entraîné d’importantes destructions et un désastre humanitaire, mettant en péril la vie des habitants de bande de Gaza et forçant au déplacement de 85% de ceux-ci, selon les organisations onusiennes.
Malgré les appels du Conseil de sécurité des Nations unies pour l’acheminement de l’aide humanitaire, les livraisons restent limitées du fait de l’opposition de Tel Aviv, aggravant les pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments auxquelles la population de la bande de Gaza est confrontée.
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