‘‘Mra’’ est le titre du nouvel album de la chanteuse Emel Mathlouthi ou Emel tout court, l’une des icones de la révolution tunisienne de 2011 qui a fait son chemin dans la world music, imposant son cachet spécial, d’inspiration universelle. Vidéo.
«Un album inédit 100% Woman-Made», dit la publicité, qui ajoute «avec des collaborateurs du monde entier», comme pour souligner la portée universelle de la démarche artistique de Emel qui puise ses sons, ses mélodies et ses rythmes dans toutes les traditions musicales, et pour ce dernier album, elle a l’audace de mélanger des sonorités arabes, hindous, africaines, le tout dans un emballage rap assez déroutant.
Dans ce cinquième album studio, qui sortira le 19 avril prochain, Emel poursuit son exploration musicale, ainsi que son combat pour la liberté mondiale à travers une approche explicitement féminine voire féministe.
Mra, qui signifie «femme» en arabe, cherche à amplifier et à renforcer les voix des femmes du monde entier, en particulier dans une industrie musicale largement dominée par les hommes, à travers des rythmes lourds et des mélodies accrocheuses.
Le disque parle autant d’Emel utilisant sa voix que d’un cri de ralliement pour que ses camarades le fassent librement, avec les mêmes opportunités et dans les mêmes espaces que leurs homologues masculins.
«Je veux que nous changions le système de l’intérieur, par et à travers les femmes», déclare Emel.
En avant-goût de ce nouvel album, Emel a sorti à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars courant, la chanson ‘‘Nar’’ (qui signifie «feu» en arabe), interprétée avec la chanteuse malienne Ami Yerewolo, où elle appelle ses sœurs «à reprendre le contrôle de nos vies, de notre récit, de notre couleur, de notre discours. Nous construisons une armée pour récupérer la voix des femmes», déclare-t-elle avec cette touchante naïveté des militants qui veulent transformer le monde.
Le single parle du pouvoir révolutionnaire féminin. Et la vidéo est réalisée par Inès Saidi, produit par Deena Abderrahim de Film DNA et filmé sur place dans une ancienne usine textile exploitée par des femmes au Caire, en Égypte et dans un village de la banlieue de Bamako, au Mali.
Dans le sillage de ‘‘Souty’’, ‘‘Holm’’ ou ‘‘Lose my mind’’ ses précédents succès, ‘‘Mra’’ est «une lettre d’amour à la fraternité, à la diversité et à la lutte pour l’égalité des droits», comme l’a écrit un critique musical.
I. B.
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