Professeur Mohamed Béchir Halayem, fondateur du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Razi (Manouba), est décédé aujourd’hui, mardi 17 juillet 2018.
Le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Tunis a annoncé dans un communiqué le décès du «père de la pédopsychiatrie tunisienne» et présenté ses condoléances les plus attristées à toute la famille psychiatrique, et en particulier à sa femme Françoise Halayem, à sa fille, Dr Soumaya Halayem Dhouib, ainsi qu’à son fils Yassine et sa fille Zeineb.
Béchir Halayem, professeur et chercheur émérite, a aussi écrit plusieurs ouvrages et formé des générations de médecins, véritables compétences actuelles.
Dans un article intitulé ‘‘Brève histoire de la psychanalyse en Tunisie’’ écrit par Patrick Delaroche et Hager Karray publié dans la revue freudienne ‘‘Topique’’ (N° 110, 2010), on lit ce passage concernant l’engagement du défunt dans le développement de la psychiatrie et de la psychanalyse en Tunisie : «En marge de l’hôpital psychiatrique, l’arrivée à Tunis de M. Mohamed (Béchir) Halayem, pédopsychiatre et psychanalyste, nommé à l’hôpital d’enfants en 1982, est venue renforcer l’engouement des jeunes psychiatres pour la psychanalyse, dont certains vont s’engager avec lui dans une analyse didactique.
«Un petit groupe de 4 à 5 analysants motivés se constitue autour de M. Mohamed Halayem et ensemble, ils créeront en 1986-1987, la première association psychanalytique, la Société d’Études et de Recherches en Psychanalyse (SERP). Le bureau se composait d’un président, M. Mohamed Halayem, un vice-président, M. Fakhreddine Haffani, et de membres, M. Salem Hamza, Mme Rajà Labbane, M. Mohamed Fadhel Mrad, et Hager Karray.
«Son but était de promouvoir la psychanalyse en Tunisie et de mettre en place un cursus pour la formation de futurs psychanalystes. Des séminaires hebdomadaires étaient organisés autour de thèmes choisis par le bureau.
«Malheureusement, les ambitions de l’association tombèrent en désuétude et les raisons invoquées par les membres font davantage référence au registre transférentiel et de rivalité, ce qui est somme toute commun à toute association psychanalytique. Mais, c’est surtout l’impossibilité pour M. Halayem de concilier son statut de chef de service plein-temps avec une activité psychanalytique et l’arrêt de ses analyses en cours, qui vont porter un coup de barre à la psychanalyse tunisienne à ses débuts.»
Y. N.
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