La Tunisie s’enfonce davantage dans la spirale infernale de l’endettement extérieur. L’an prochain, notre pays aura besoin de 8,5 milliards de dinars tunisiens (MdDT) en financements externes et le gouvernement prévoit d’émettre des titres obligataires d’un montant de 800 millions d’euros, soit plus de 2,5 MdDT.
Par Marwan Chahla
Cette nouvelle sortie de notre pays sur les marchés internationaux de la dette a été révélée hier, mercredi 2 octobre 2019, à l’agence Reuters, par un haut responsable du gouvernement tunisien, qui souhaite garder l’anonymat.
Selon cette même source, la décision de cette sortie sur le marché financier mondial est d’ores et déjà prise et une requête dans ce sens sera soumise à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour son approbation, mais «il est encore tôt pour déterminer le timing de cette opération et pour fixer le montant exact de ces euro-obligations.»
Les bailleurs de fonds internationaux font encore confiance au site Tunisie
Pour rappel, début juillet dernier, notre pays a réussi à lever 700 millions d’euros (2,275 MdDT) et cet emprunt obligataire avait alors bénéficié de 7 ans de maturité avec un taux d’intérêt de 6,375%.
À noter aussi qu’à cette occasion l’offre des investisseurs avait atteint les 2,2 milliards d’euros et ce résultat, selon les experts, était une preuve du rétablissement de la confiance des bailleurs de fonds internationaux dans le site Tunisie.
Pour comparaison, lors d’une sortie précédente de notre pays sur le marché financier international, l’emprunt obligataire avait une maturité de 5 ans et un taux d’intérêt de 6,75%.
Le même responsable a confié à Reuters que notre pays aura besoin, en 2020, d’un volume total de financements de 11 MdDT, contre 10 MdDT en 2019 – soit une augmentation de 10%. Il a également indiqué que les besoins d’emprunt externe passeront de 7 MdDT à 8,5 MdDT – soit une progression de plus de 21,4%.
Confirmation de la reprise de l’activité économique en 2020
Cependant, le responsable gouvernemental assure qu’en 2020 les signes de la reprise de l’activité économique en Tunisie seront clairs. Il avance pour preuve une croissance du produit interne brut (PIB) qui dépassera les 3%, contre les 2,5% auxquels on s’attend pour 2019. Il ajoute aussi que cette augmentation du PIB peut même atteindre les 3,4%, si les prévisions d’une hausse des productions gazières et agricoles venaient à se concrétiser.
En effet, le champ gazier Nawara, un projet conjointement exploité par et l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) et l’autrichien OMV, qui est opérationnel depuis deux mois, doublera la production nationale de gaz naturel, la portant jusqu’à 65.000 barils équivalent pétrole par jour.
De plus, la Tunisie s’attend, cette année, à une récolte de dattes et une production d’huile d’olive record – deux des principales exportations du pays.
En somme, 2020 serait enfin le bout du tunnel et le nouveau départ… si l’on en croit ces indicateurs et prévisions.
Pour faire court, il ne resterait plus au Tunisien qu’à retrousser ses manches et se remettre au travail, car il ne peut continuer à s’endetter et à hypothéquer l’avenir de ses enfants… pour, seulement, consommer et payer ses anciennes dettes.
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