
Originaire de Kabaria (quartier populaire au sud de Tunis), Najet s’est fait connaître lors de la campagne électorale de la présidentielle où on l’a souvent vu soutenir Nabil Karoui en criant derrière lui devant les caméras : «Ya Nabiiiil, j’avais faim et tu m’a nourrie». Sa phrase a été parodiée sur les réseaux sociaux et si certaines vidéos imitant Najet pouvaient être drôles, la concernée, qui dit souffrir de troubles psychiques, se sent anéantie.
En charge de 8 enfants, Najet vit dans la précarité et dit que pour survivre, et nourrir sa famille, elle ramasse des bouteilles en plastique dans les poubelles, qu’elle revend au centre de recyclage. Elle assure également qu’elle a été admise, par le passé, à l’hôpital psychiatrique Razi à la Manouba (nord-ouest de Tunis).
Invitée ce soir, samedi 19 octobre 2019, dans l’émission « Dima Labes » , animée par Naoufel Ouertani sur Attessia TV, Najet a explosé en sanglots et estime que son bad buzz l’a totalement détruite : «Je suis anéantie. Ceux qui rient, se moquent de moi et qui diffusent ladite vidéo, ne se rendent pas compte du mal qu’ils me font. Je n’ai plus de dignité et mes enfants sont devenue la risée du quartier», a-t-elle dit en ajoutant : «Mes 2 garçons et mes 2 filles ne veulent même plus aller à l’école, car on se moque d’eux et on les surnomme « Ya Nabi » ou « ma9rouna » (pâtes)».
Najet a également affirmé ne pas connaître Nabil mais avoir bénéficié d’aides sociales, via son association Khalil Tounes: «Je l’ai vu deux ou trois fois à la télévision. On m’a dit qu’il était président et qu’il fallait aller applaudir. Je me suis laissée manipuler, mais moi je suis malade et sous traitement. Nous vivons à 12 dans un garage et nous dormons à même le sol. Je suis donc fragile et je ne sais pas même pas pourquoi j’ai fait cela».
«Mon médecin traitant à l’hôpital de Razi s’inquiète de mon état actuel. Je suis fatiguée… vraiment fatiguée», a-t-elle répété en appelant ses compatriotes à ne plus partager la vidéo et à comprendre ses souffrances.
La mère de famille a avoué avoir pensé à bénéficier d’un logement car elle ne peut plus vivre dans le garage avec ses 8 enfants. «Je ne demande ni argent ni rien, je voulais assurer une habitation pour mes petits pour qu’il ne se retrouvent pas dans la rue quand je vais mourir», a-t-elle encore dit.
Touchée par le témoignage de la pauvre dame, Naoufel Ouertani a lancé un appel aux âmes bienfaisantes pour aider Najet et lui donner un toit où elle peut vivre dignement avec ses petits.
Y. N.
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