Si dans d’autres régions les conférences-débat et les tables-rondes s’étaient déroulées au courant du programme établi, Samir Essayeh, le nouveau directeur du Centre d’arts dramatiques et scéniques de Sousse, a choisi de clore cet événement par une table-ronde sur le thème : «Les Centres d’arts dramatiques et scéniques dans les régions», et ce, afin de mettre la lumière sur ce projet d’envergure nationale.
Une table-ronde, qui a réuni des directeurs de centres des régions avoisinantes, telles que Sidi Bouzid, Zaghouan, Sfax, Kairouan ou Monastir, des hommes de théâtre de Sousse et le délégué régional aux Affaires culturelles, Chedli Azzabou, et c’est à Sami Nasri qu’est revenu le rôle d’animer cette rencontre en présentant un exposé sur les différents aspects de ce projet de lancement de ces centres dans chaque gouvernorat.
Un projet de structuration du domaine théâtral
M. Nasri a rappelé que ce festival est le reflet de notre passé théâtral, avec une nouvelle approche qui traduit, entre autres, une reconnaissance pour tout ce qui a été fait dans ce domaine et pour tous ceux qui ont servi le 4e Art, et que ces centres devront avoir le statut d’institution culturelle à part entière.
Cette initiative de créer un CADS dans chaque gouvernorat constitue aussi, pour M. Nasri, un projet de structuration du domaine dans toutes ses composantes, ses structures artistiques, administratives, logistiques, ainsi que ses ressources humaines.
Cela à la lumière des expériences passées, des associations théâtrales aux troupes régionales aux centres d’arts dramatiques du Kef et de Sfax, en passant par la Troupe de la Ville de Tunis, toutes n’ayant pas eu la possibilité d’avoir cette structure légale de s’activer dans un cadre bien établi, garantissant différentes activités et actions.
C’est pour cela que le besoin s’est fait sentir de créer l’Etablissement national des centres d’arts dramatiques et scéniques qui se chargera de leur structuration, de leur organisation, de leur financement, du soutien à leur apporter et même de leur programmation, a déclaré M. Nasri, en précisant les prérogatives de cet Etablissement et ses engagements envers ces centres dans leurs projets et selon leurs spécificités régionales.
Sami Nasri a d’autre part mis l’accent sur l’importance de la formation, de la production, de la distribution, mais aussi de la relation entre le théâtre et le public, définissant le rôle de ces centres aux niveaux, local et international, ayant la responsabilité de faire connaître nos festivals de théâtre à l’étranger.
M. Nasri a rappelé enfin la stratégie à suivre qui devra se faire particulièrement avec le volet social, sans oublier les défis à relever afin de donner à ces Centres l’image réelle de leur importance et du rôle déterminant qu’ils ont à jouer à différents niveaux.
Suite à quoi la parole a été cédée aux présents dont les interventions ont particulièrement tourné autour de la situation légale de ces centres, de leur statut, de la formation, de la notion de décentralisation, et au niveau de l’action théâtrale. Ils ont aussi évoqué le problème de la créativité, du texte théâtral qui connaît une dégradation remarquable depuis quelque temps, celui de la critique théâtrale, pratiquement absente, du financement, des stages, du théâtre ambulant et bien d’autres préoccupations.
La décentralisation de la formation et de la production
À quoi M. Nasri a répondu en insistant sur la nécessité de l’organisation structurelle du secteur, de passer de l’approche purement culturelle à celle de la créativité, seul moyen d’élever le théâtre au niveau escompté, comme du temps des troupes régionales et de quelques expériences passées, cet élément étant dans un repli continuel à l’échelle régionale comme celle nationale.
Il s’agit en somme d’institutionaliser le théâtre qui est passé par de multiples étapes, celle du Centre national d’arts dramatiques et scéniques (CNADS), au projet des 4 pôles régionaux, à celui des EPNA pour aboutir à une seule instance qui réunit ces Centres, l’Etablissement national des CADS.
L’essentiel étant de donner au théâtre les cadres administratif et juridique qui garantissent son rôle social, sa pérennité, sa valeur humaine, artistique et culturelle, tout en répondant aux droits des hommes de théâtre.
Dans l’après-midi de cette journée de clôture, une cérémonie a été organisée pour rendre hommage à des hommes de théâtre qui ont servi le secteur et ont beaucoup donné à cet art, hommage à titre posthume au grand homme de théâtre Ridha Drira, puis aux autres présents, Ridha Boukadida, Kamel Allaoui, Lotfi Ben Salah, Tarak Zorgati, Habib Zrafi, Bouraoui Louhichi, Ali Azzouz, Salem Letaïfi, Mohamed Jelassi, Abdelmajid Jomâa et Sadok Ammar.
Et comme apothéose de cette fête du théâtre à Sousse, la pièce de la Compagnie Tiziri 13 Production, écrite et mise en scène par Brahim Zarrouk, sous le titre ‘‘Ej-Jmel Yahdar’’ («Ainsi blatérait le chameau»), a été présentée au public et aux invités présents, une pièce basée sur la technique du conte dans un décor des Mille et Une nuits, au style mauresque, racontant de multiples situations sociales, entre une femme et son bien-aimé, entre différents acteurs sociaux et de nombreuses scènes sociales reprise dans un style plaisant où la musique, la danse et le chant ont pris une bonne part.
Source : communiqué.
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