
Yassine Ayari, député «Amal Wa Amal» (Espoir et travail), est le champion autoproclamé de la lutte contre la corruption au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais ses combats sont à géométrie variable, car ils ciblent certaines parties et épargnent d’autres, notamment celles de la mouvance islamiste dont il est proche.
Les mauvaises langues disent que M. Ayari est un faux électron libre mis sur orbite par le parti islamiste Ennahdha pour mener, à sa place et par procuration, certains combats que le parti islamiste tunisien préfère ne pas mener frontalement et ouvertement, de manière à ménager ses alliances opportunistes du moment.
Preuve s’il en est encore besoin que M. Ayari n’a pas de problème avec la corruption et les corrompus et s’en accommode volontiers lorsque ses intérêts et ceux de la mouvance islamiste l’exigent : il n’hésite pas à participer à des émissions de Nessma, la chaîne de télévision diffusant illégalement depuis 2014 et dont le propriétaire n’est autre que Nabil Karoui, le président du parti Qalb Tounes, allié d’Ennahdha, incarcéré il y a une dizaine de jours, dans le cadre de poursuites judiciaires pour évasion fiscale et blanchiment d’argent.
M. Ayari se targue d’avoir révélé l’affaire de conflit d’intérêt ayant poussé l’ex-chef de gouvernement Elyes Fakhfakh à la démission, mais les gens informés savent qu’il a mené cette mission pour le compte d’Ennahdha, le parti islamiste qui avait cherché la chute de M. Fakhfakh dès les premiers jours de son investiture, parce qu’il avait refusé d’obéir à ses diktats. Le député «Amal Wa Amal» n’éprouve cependant aucune gêne à prêter ses services à Nabil Karoui et à d’autres figures de la corruption en Tunisie. Ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est de la tromperie.
Imed Bahri
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