Après un premier report de la manifestation, l’atelier sur «Le documentaire et la question démocratique», qui devait avoir lieu initialement en présentiel en mars 2020, aura finalement lieu en ligne les 23 et 24 juillet 2021.
Selon les organisateurs, le Ciné-club de Oued Ellil et l’association Sentiers Massarib, le format en ligne s’est imposé comme une alternative envisageable à la fois à titre exceptionnel et expérimental, eu égard la situation sanitaire induite par la recrudescence de la pandémie de Covid-19.
Jusqu’ici aucune activité en ligne n’a été organisée à distance dans le cadre du projet Ciné-Sentiers Oued Ellil: il y a eu, depuis le début de la pandémie, une alternance entre la suspension des activités suite à des mesures sanitaires et leur maintien en mode présentiel. Les deux reports de la manifestation ont amené les organisateurs/trices à réduire la programmation (moins de films) et à proposer un seul atelier en ligne (au lieu de trois) portant sur deux documentaristes égyptiennes: Ateyyat El Abnoudy et Nadia Kamel.
La tenue de l’atelier en ligne présente néanmoins deux avantages en ces temps où les déplacements des personnes sont soumis à des restrictions: accueillir deux intervenant.e.s d’Egypte, la cinéaste et écrivaine Nadia Kamel et le critique et programmateur Ali Hussein Al Adawi qui animera l’atelier, et ouvrir la participation à des jeunes du monde arabe et pourquoi pas d’ailleurs.
L’atelier en ligne aura lieu les 23 et 24 juillet sur la plateforme Zoom. Il est organisé en partenariat avec la Maison des jeunes de Oued Ellil, Archipels Images (France), le Festival des cinémas d’Afrique du Pays d’Apt (France), Wakalat Behna (Egypte), Echos cinématographiques et avec le soutien de European Endowment for Democracy et de l’Institut français de Tunisie.
Quel rapport entre le documentaire et la question démocratique ?
Les deux se rejoignent d’abord sur les questions de la représentation et de l’invisibilité, autrement dit de la prise en compte de celles/ceux qui se sentent exclu(e)s de la sphère de la représentation publique.
Dans le documentaire, la prise de risque est sans doute plus grande que dans la fiction, parce que le réalisateur n’a pas à diriger des corps, même si la question de la présence à l’image est fondamentale et même si dès qu’on pose sa caméra devant un sujet, on ne peut l’empêcher d’être en représentation et ceci participe en partie à brouiller les limites entre documentaire et fiction. La prise de risque est aussi plus grande parce qu’il va falloir faire avec les aléas du réel.
Par ailleurs, aller à la rencontre de l’invisibilité dans le documentaire n’est pas sans faire écho au statut de ce genre originel dans l’histoire du cinéma, relégué très tôt dans une sorte d’invisibilité et devenu minoritaire sur le plan du financement, de la production et de la diffusion. C’est cela qui fait à la fois sa fragilité et son intérêt.
Notre programmation est susceptible d’éclairer le rapport entre le documentaire et le principe de la représentation démocratique comme une question à penser à partir de l’invisibilité et de l’exclusion. C’est l’une des raisons pour lesquelles ont été retenus les films de deux documentaristes femmes égyptiennes. Indépendamment de l’indéniable importance de leurs œuvres, Ateyyat El-abnoudy et Nadia Kamel se sont intéressées, dans le seul pays du monde arabe ayant une industrie cinématographique et dans lequel la fiction est particulièrement hégémonique, aux anonymes et à celles/ceux que l’histoire officielle a exclu(e)s.
Modalités de visionnage et de participation
Tous les films de la programmation se trouvent sur YouTube: c’est un choix des ayants droits. Ils seront publiés sur les pages Facebook du Ciné-club de Oued Ellil et de Sentiers 48h avant l’atelier. Les participant.e.s à l’atelier sont tenu.e.s de voir les films. La participation se fait sur inscription. Un lien d’inscription sur Zoom et un formulaire Google seront publiés sur les deux pages Facebook du Ciné Club Oued Ellil et de Sentiers Massasrib.
Les débats se feront en arabe égyptien et tunisien. Il est tout à fait envisageable que l’on traduise, par moments, vers le français si cela s’avère nécessaire.
Programme :
Vendredi 23 juillet 2021 : Atyyat El Abnoudi
De 16h à 19h : débat autour de trois court-métrages:
Le Sandwich (12 min, Egypte1975): une journée de la vie des enfants d’Abnoud, un village de la Haute-Egypte.
Rêves de filles (24min, Egypte, 1995): portraits de jeunes femmes ayant été privées de mener une vie normale en raison de restrictions sévères.
Les Mers de la soif (44 min, Egypte, 1980): la vie quotidienne des pêcheurs dans un village du delta du Nil au bord du lac Al-Barlis.
Samedi 24 juillet 2021 : Nadia Kamel
De 16h à 19h : débat autour d’un film:
Salata baladi (105 min, Egypte/France, 2007) : portrait de Naëla Kamel née Mary Rosenthal : un mélange d’origines diverses. Elle est juive, catholique et musulmane. Elle est italienne et égyptienne. Elle est communiste, féministe et pacifiste.
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