Alors que l’année 2021 s’achève dans quelques jours, le gouvernement tunisien n’a pas encore révélé la loi de finances pour l’année suivante, mais les éléments qui en ont filtré jusque-là ne sont pas de nature à rassurer les contribuables, citoyens comme entreprises, puisque pour garantir des recettes suffisantes et réduire le déficit budgétaire, il est surtout question d’augmenter la pression fiscale, qui est déjà très élevée.
Selon des indiscrétions, le gouvernement Najla Bouden, qui est en train de battre tous les records en matière d’omerta, table pour 2022 sur des recettes fiscales de l’ordre de 1 881 millions de dinars tunisiens (MDT). Il prévoit aussi d’économiser 781 MDT sur les dépenses de fonctionnement et de réaliser 300 MDT de recettes non-fiscales supplémentaires et 500 MDT grâce à des mesures complémentaires.
Conformément à ses engagements vis-à-vis de ses bailleurs de fonds, et à leur tête le Fonds monéraire international (FMI), l’Etat tunisien prévoit une réduction de la masse salariale dans le secteur public, que le gouvernement entend mettre en œuvre à travers le gel des recrutements, qui devra rapporter un montant de 415 MDT, le gel des salaires, qui fera économiser 1 060 MDT, l’octroi de la retraite anticipée à un certain nombre de fonctionnaires, qui permettra d’économiser 84 MDT.
On parle aussi du départ volontaire à la retraite avec allocation pour les personnes âgées de 50 à 57 ans avec salaire net pendant 24 mois et la jouissance immédiate de la pension de retraite, ainsi que le départ volontaire pour ceux qui ont 5 ans d’ancienneté avec une allocation égale à 48 mois de salaire net, ce qui permettra d’économiser environ 641 MDT.
Pour réduire le déficit budgétaire, le gouvernement envisage aussi d’augmenter les prix du carburant et de l’électricité, d’autant plus que les cours d’énergie sont au plus haut niveau sur le marché mondial et que le pays doit importer plus de 50% de ses besoins énergétiques.
Par ailleurs, l’institution de nouvelles taxes permettra d’augmenter un tant soit peu les recettes fiscales.
Bref, l’Etat tunisien table sur une augmentation de ses revenus d’environ 3,5 milliards de dinars en 2022, qui sera, à la fois, celle de toutes les réformes, de toutes les pressions financières et fiscales, osera-t-on l’espérer aussi, de la relance de la croissance économique, après la crise sanitaire de la Covid-19 qui a malmené une économie déjà à genou.
I. B.
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