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Afreximbank propose d’accompagner les investisseurs tunisiens en Afrique

La Tunisie, qui cherche à diversifier ses échanges économiques, se tourne de plus en plus vers le continent africain. Encore faut-il que les entreprises y soient accompagnées par les banques.

Par Zohra Abid

Le continent africain, qui est doté d’énormes richesses naturelles, d’une démographie galopante et d’une croissance économique soutenue, est aujourd’hui une terre de promesses et un immense chantier, qui attirent les opérateurs économiques du monde entier. Et les Tunisiens, dont l’intérêt pour l’Afrique est quelque peu tardif, ne sont pas en reste. Ils tentent, en tout cas, de renouer leurs liens historiques avec un continent à la construction duquel ils ont participé au lendemain des indépendances, dans les années 1950-1960.

Les Tunisiens veulent rattraper leur retard

Il faut dire que, dans cette orientation stratégique, ils ont été précédés par les Européens, les Chinois, les Turcs, les Indiens et, plus récemment, les Marocains. Mais il reste encore des parts de marché à prendre, les besoins du continent étant énormes et la porte pour les échanges et les investissements grande-ouvertes.

Ce fut, d’ailleurs, le thème d’une rencontre organisée à Tunis, jeudi 23 février 2017, par le Tunisia-Africa Business Council (TABC), en partenariat avec The African Export-Import Bank (Afreximbank), dont le siège est au Caire, en Egypte, et les succursales à Abuja (Nigeria), Harare (Zimbabwe) et Abidjan (Côte d’Ivoire).

Afreximbank

S’adressant à un panel d’hommes d’affaires tunisiens et de représentants d’une vingtaine de banques locales, Amr Kamel, vice-président d’Afreximbank, a passé en revue les produits et services offerts par son établissement pour la promotion des diverses activités économiques dans le continent. Ses collègues ont, à leur tour, détaillé le programme de crédits de cette banque intermédiaire, qui facilite l’accès des entreprises à l’Afrique et le financement de leurs activités et projets dans le continent.

L’Afreximbank fournit des financements assortis d’un recours limité afin d’«appuyer des projets d’exportation, notamment dans les secteurs de l’exploitation minière et de la production manufacturière, ainsi que des projets d’infrastructure qui facilitent les exportations ou qui génèrent des services commerciaux, comme l’énergie, les infrastructures portuaires, les télécommunications, etc».

Priorités: énergie, mines, tourisme et santé

Pour ce qui est de la Tunisie, Afreximbank aimerait intervenir dans le financement de projets dans les secteurs de l’énergie et des mines, notamment le phosphate. Cet établissement financier est, également, prêt à soutenir des investissements et financer des projets dans l’hôtellerie et le tourisme de santé, deux secteurs vitaux pour l’Afrique et où les opérateurs tunisiens ont une certaine expérience.

Le Camerounais Réné Awambeng, directeur de la Relation Clients à l’Afreximbank, a parlé, pour sa part, de projets dans la production de maïs en Zambie ou de cacao en Côte d’Ivoire, qui ont bien pris. «Nous intervenons là où les banques nationales ne peuvent pas aller et les crédits sont à 2% de taux d’intérêt avec le partage des risques», explique-t-il aux représentants des banques.

Les autres responsables d’Afreximbank se sont relayés pour présenter les atouts de leur banque, les offres attractives qu’elle propose aux investisseurs tunisiens, qui ne manquent pas d’intérêt pour l’Afrique et de savoir-faire dans de nombreux domaines où le continent a encore du retard à rattraper. Cependant, s’ils sont prêts à y aller avec des idées claires et des projets concrets, ces derniers attendent, de leur côté, un soutien concret de la part des décideurs tunisiens.

TABC Afreximbank

Certains présents n’ont pas mâché leurs mots en déplorant le manque d’appui du gouvernement tunisien aux opérateurs intéressés par des investissements en Afrique et en citant, dans ce contexte, l’exemple du gouvernement marocain, qui a aidé à la mise en place de gros investissements marocains dans le continent. Le roi Mohammed VI est en train d’appuyer personnellement les opérateurs de son pays en se rendant lui-même en visite dans les pays africains pour aider ses compatriotes à y décrocher les meilleurs contrats.

En comparaison, les décideurs tunisiens semblent désintéressés, frileux et inactifs. Le report de la tournée du chef du gouvernement  Youssef Chahed dans certains pays du continent est significatif à cet égard et il a eu un très mauvais effet auprès des partenaires africains. Les hommes d’affaires tunisiens donnent eux aussi l’impression d’être peu intéressés et tout aussi frileux et hésitants. Alors qu’il s’agit d’être volontaires, audacieux et de courir des risques. Car il n’y a pas d’affaires sans risque…

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