Les réserves en devises de la Tunisie, estimées à 13,36 milliards de dinars, ont enregistré une baisse légère depuis l’attentat du 26 juin dernier.
Cet indicateur important sur l’état de santé de l’économie tunisienne a été rendu public, mardi 4 août 2015, par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
La nouvelle pourrait donc appuyer l’idée selon laquelle le gouvernement Habib Essid est en train de réussir son pari d’éviter que la chute vertigineuse des recettes du tourisme ne se transforme en un véritable désastre pour le pays. Pour l’instant, semble-t-il, il n’y aurait aucun risque d’une crise profonde de la balance des paiements de la Tunisie – même si le pays connaît toujours un important déficit extérieur courant.
Les actifs nets en monnaies étrangères de la Tunisie, fin juillet, se montaient à 13,36 milliards de dinars (6,78 milliards dollars US), soit l’équivalent de 115 jours d’importations, comparés aux 13,5 milliards de DT et 117 jours d’importations, à la mi-juin 2015.
Entre les 1 et 10 juillet 2015, les arrivées de touristes étrangers ont plongé de 58%, par rapport à la même période de l’année dernière, et de 75% en comparaison avec 2010, selon des chiffres du ministère du Tourisme.
Le mois dernier, le gouvernement tunisien, face aux aléas de l’année touristique, a été obligé de revoir ses prévisions de la croissance économique à la baisse, annonçant que le pays va devoir se contenter en 2015 d’un maigre taux de 0,5%.
Que le nombre de jours d’importations demeure supérieur à la centaine de jours reste un minimum assez confortable – bien au-dessus des 93 jours que le pays a connus en avril 2014 et que la BCT avait considéré alors comme un niveau «dangereux».
Pour rappel, en juillet dernier, la Banque mondiale (BM) a accordé à la Tunisie un crédit de 230 millions de dollars, soit presque 460 millions DT. En mai dernier, également, le Fonds monétaire international (FMI) a prolongé des garanties de prêts de 1,75 milliard de dollars, soit près 3,5 milliards DT, de 7 mois, c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’année 2015.
Ceci expliquerait, en partie, le comportement relativement «honorable» de l’économie tunisienne, malgré tout…
Marwan Chahla
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