Accueil » Chawki Tabib : La corruption touche 25% des marchés publics

Chawki Tabib : La corruption touche 25% des marchés publics

Chawki Tabib avec le chef du gouvernement Youssef Chahed. 

Chawki Tabib a déclaré, samedi 8 avril 2017, lors d’une conférence à Sousse, que la corruption atteint 25% du volume global des marchés publics.

Ce chiffre alarmant, annoncé par le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (INLCC), vient confirmer le rang de la Tunisie dans le classement de la corruption dans le monde annoncé par Transparency International en janvier 2017. Dans son dernier rapport, l’organisation classe, en effet, la Tunisie à la 75e place sur un total de 176 pays.

Quand on sait que la Tunisie, sous la dictature de Ben Ali, se classait entre la 30e et la 35e places, on mesure l’ampleur du recul que le pays enregistré dans ce domaine au cours des 6 dernières années.

Ce rapport fiable est basé sur des données d’enquêtes collectées par 12 institutions indépendantes, dont notamment la Banque mondiale, la Fondation Bertelsmann, ou encore le Forum économique mondial de Davos. Il a une grande importance dans la mesure où il fournit aux investisseurs étrangers et aux bailleurs de fond des indicateurs sur l’état de santé de l’économie dans les différents pays. Il influe, par conséquent, sur les décisions relatives à d’éventuels investissements dans les pays concernés.

Bien qu’elle devance le Maroc, classé à la 90e place, et l’Egypte qui occupe la 108e place, ce classement de la Tunisie n’est cependant pas réjouissant pour un pays qui a franchi des pas importants dans le processus de démocratisation.

En effet, et de l’avis des observateurs, la démocratie politique ne peut durer et se consolider si elle n’est pas soutenue par une démocratie économique et sociale, dont l’un des piliers est la transparence dans les différentes transactions, notamment celles relatives aux marchés publics, qui occupent une place importante dans la totalité des investissements en Tunisie.

Depuis la révolution de 2011, le discours politique en Tunisie a fait de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption dans tous les secteurs son cheval de bataille, sans que cela n’aboutisse à une avancée concrète dans l’éradication de ce fléau qui menace, non seulement la stabilité économique et sociale du pays, mais aussi les acquis démocratiques réalisés jusque-là.

Abderrazek Krimi

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!